Endetté, l’intérimaire avait étouffé une dame de 95 ans emportant 6000 euros de butin près de Toulouse
18 mai 2021 à 21h54 par Brice Vidal
Un homme aujourd’hui âgé de 35 ans comparaît à partir de mercredi 19 mai 2021 devant la cour d’assises de Haute-Garonne.
L’agression sordide s’était produite le 8 mars 2018 à Grenade au nord de Toulouse. Nicolas L. rentre dans une habitation de la rue de la République, le domicile de Simonne Lefebvre 95 ans. La porte n’est pas verrouillée chez cette vieille dame qu’il appelle « mamie ». La mère de l’accusé est en effet la voisine et l’aide ménagère de la vieille dame. Accessoirement sa légataire universelle...
La retraitée l’a-t-elle accablé provoquant son geste irrémédiable ?
Nicolas intérimaire à la plateforme Pioneer à Castelnau d’Estrètefonds sait que sa mère a bénéficié des largesses de la frêle retraitée, à qui il a déjà emprunté 1000 euros. Il affirmera aux enquêteurs être venu pour la rassurer quant au remboursement imminent de sa dette. Pourtant ses finances sont au plus mal et la discussion se serait envenimée. « Ta mère n’a pas de chance de t’avoir eu » aurait lâché la nonagénaire qui ne peut pratiquement plus se déplacer. Des paroles qui auraient fait disjoncter l’accusé, un solide gaillard. Et impressionnant dans son style biker. Il étouffera la vieille dame et maculera la scène de crime de javel et de poudre à récurer, emportant l’équivalent de 6000 euros de bijoux.
L’accusé risque la prison à vie
Rapidement, les enquêteurs de la gendarmerie identifieront Nicolas comme étant le suspect numéro 1. Son ADN est retrouvé sur le gilet de la victime et le profil génétique de cette dernière est découvert sur le pantalon de l’accusé. Après avoir tenté maladroitement de se disculper, il reconnaîtra les faits et sera mis en examen pour homicide volontaire sur personne vulnérable et vol le 21 septembre 2018, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 14 mars. A-t-il voulu à nouveau emprunter de l’argent à la retraitée qui aurait refusé ? La vieille dame s’est-elle réveillée en sursaut, alors que le visiteur du soir entendait la dépouiller ?
Ses avocats Mes Marie Ange Alexis et Emmanuel Tricoire soutiennent que l’accusé est venu pour annoncer le règlement prochain de sa dette et « au moment où la victime l’a dénigré, il s’est effondré psychologiquement, du fait de sa proximité avec la nonagénaire », il serait aujourd’hui « dans l’acceptation de son terrible geste », « son parcours en détention l’atteste ». Il risque la prison à perpétuité, le verdict de la cour d’assises de Haute-Garonne, présidée par Noël Picot, est attendu vendredi. Me Louis Thevenot conseille la partie civile.