Ecolier amputé à Bessens : les racines de l'arbre en cause
Le marronnier centenaire qui est tombé sur deux enfants jeudi n'était pas assez ancré au sol. Explications.
20 avril 2019 à 9h00
Des faiblesses dans les racines de l'arbre, combinées à des rafales de vent, sont à l'origine de la chute d'un marronnier centenaire sur deux élèves - dont l'un a dû être amputé -, jeudi dans la cour d'une école du Tarn-et-Garonne.
C'est ce qu'a indiqué ce vendredi 19 avril le procureur de la République du 82.
"Choc, c'est le mot qui revient sans cesse"
Dans le village de Bessens, près de Montauban, l'émotion était toujours vive hier.
Des parents d'élèves se sont rassemblés dans l'après-midi devant l'école, pour apporter leur soutien aux familles des deux garçons de 7 et 8 ans.
L'une des mamans témoigne au micro de 100% : "On est tous choqués. Encore plus depuis que l'on sait que le petit Théo a été amputé. On se connaît tous dans le village. Le mot qui revient c'est qu'on est sous le choc. Cet arbre a toujours été là, on ne pouvait pas se douter qu'il allait tomber...Je crois que les parents sont plus choqués que les enfants."
Un élève a en effet eu "la jambe droite broyée à hauteur du genou" et a dû être amputé, tandis que l'autre "souffre d'une compression thoracique et de la ceinture pelvienne", a indiqué le procureur de la République de Montauban, Laurent Czernik.
Lors du drame, jeudi vers 15H30, il a fallu "près de deux heures aux pompiers pour désincarcérer" les deux garçons, selon la préfecture. Une une fillette de maternelle a aussi été légèrement blessée à la cheville.
LIRE AUSSI > L'un des deux enfants blessés après la chute d’un arbre à l'école de Bessens amputé d'une jambe
Un arbre en bonne santé.. mais des racines "en tourbillon"
Selon les premières conclusions de l'expert, "l'arbre était manifestement en bonne santé. La difficulté vient de son état racinaire", a expliqué le procureur.
Le système racinaire "avait l'air insuffisant pour assurer sa fonction d'ancrage au sol", car "la base de l'arbre ne s'est pas développée normalement au moment où il a été planté", a-t-il ajouté. Les racines "ne se sont pas suffisamment développées latéralement, mais sont restées collées à l'arbre dans un effet de tourbillon".
Au moment du drame "des rafales soufflaient de 50 à 60 km/h, et c'est ce qui a entraîné la chute de l'arbre, mais ce ne sont pas des rafales de vents extrêmement violentes", selon lui.
Le procureur a mandaté un expert forestier près la cour d'appel de Limoges pour "examiner l'arbre de manière à l'évacuer rapidement".
Ce marronnier centenaire faisait 12 mètres de haut et pesait entre deux et trois tonnes. Une datation sera faite dans les jours qui viennent.
"Blessures involontaires"
Une enquête de flagrance a été ouverte pour "blessures involontaires" et une vingtaine d'enquêteurs sont toujours mobilisés, d'après M. Czernik.
Quatorze témoins - tous adultes, membres de la direction de l'école ou du personnel municipal - ont déjà été auditionnés.
Le maire de Bessens, Alexandre Billiard, était lui, ému aux larmes ému ce vendredi au micro de 100% : "Je suis très affecté et je pense à ces deux enfants. Je serai entendu prochainement."
Une cellule médico-psychologique de 7 à 10 personnes a été mise en place dans la commune pour accompagner enfants, parents ou enseignants, même pendant les vacances scolaires, a précisé la rectrice.
L'école Jules-Ferry, qui reçoit des écoliers de maternelle et de cycle 1, a été fermée vendredi. Les élèves ont été accueillis sur le deuxième site de l'école.
Pas de signalement particulier
"Aucun signalement particulier" concernant l'école ou son arbre n'avait été inscrit dans le document unique d'évaluation des risques de l'établissement et n'était remonté au rectorat, a indiqué lors d'un point presse la rectrice d'académie de Toulouse, Anne Bisagni-Faure, qui s'est rendue à Bessens dans la matinée.
Chaque école est soumise à un diagnostic de sécurité, a rappelé le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer sur BFM. "Il faut évidemment maintenant qu'on regarde le diagnostic de sécurité (...) qu'on regarde ce qu'il avait dit sur cet arbre", a déclaré le ministre.
C.F avec AFP