Ecole musulmane signalée à la justice : le maire de Toulouse en appelle au ministre
Publié : 31 août 2021 à 14h23 par La Rédaction
L'avocat de l'établissement a dénoncé un acharnement.
Le maire de Toulouse a exhorté mardi le ministre de l'Education nationale à "agir" au sujet d'une école musulmane signalée par le rectorat au parquet pour "manquements" et ayant eu dans le passé des démêlés avec la justice. L'avocat de l'établissement hors-contrat, Me Samim Bolaky, a dénoncé auprès de l'AFP un "acharnement" du rectorat de Toulouse contre une école "qui a obtenu plusieurs victoires judiciaires" dans la passé.
Lundi, le recteur de l'académie de Toulouse Mostafa Fourar avait fait savoir lors d'une conférence de presse qu'au termes de deux contrôles mettant en évidence "des manquements manifestes au niveau pédagogique et administratif", il avait effectué en juillet un signalement auprès du procureur de la République visant l'école Al-Badr.
Si cette situation a de quoi alerter les autorités publiques aujourd'hui, elle n'est pas nouvelle!", a écrit le maire LR Jean-Luc Moudenc au ministre Jean-Michel Blanquer dans une lettre consultée par l'AFP. En 2016, l'école Al-Badr avait été condamnée par le tribunal correctionnel de Toulouse à fermer ses portes pour "enseignement non conforme". Son directeur de l'époque, l'imam Abdelfattah Rahhaoui, réputé pour son conservatisme, avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis et à une interdiction de diriger un établissement d'éducation.
Mais en décembre 2018, la cour d'appel de Toulouse a infirmé la fermeture de l'école et relaxé son directeur. L'école a ainsi pu rouvrir avec la constitution d'une nouvelle association culturelle. "Loin de moi de contester une décision de justice mais force est de constater que de graves problèmes persistent", a souligné M. Moudenc, appelant le ministre à "agir dans la mesure de toutes (ses) possibilités". Une fermeture administrative de l'école ne pourrait être effective qu'après une nouvelle décision de justice.
Pour l'avocat de l'école, Me Bolaky, les reproches faits à ses clients sont "parfaitement fallacieux" et relève d'un "acharnement". Il a contesté devant le juge des référés du tribunal administratif de Toulouse la décision du rectorat et une audience a eu lieu le 19 août. "La décision a été mise en délibérée", a-t-il précisé.
avec AFP.