Drame de Millas : la conductrice de l'autocar jugée pour "homicides involontaires" au tribunal correctionnel
Elle était entrée en collision avec un train à hauteur d'un passage à niveau de la commune le 14 décembre 2017, causant la mort de six collégiens.
11 janvier 2022 à 12h30 par John Bourgeois
Nouvelle actualité concernant le terrible drame de Millas dans les Pyrénées-Orientales. La conductrice du bus scolaire impliquée dans l'accident sera jugée au tribunal correctionnel pour "homicides involontaires", selon l'AFP. Une information qui nous a été confirmée par Maître Codognès, l'avocat de la conductrice. Pour rappel, le 14 décembre 2017, un autocar et un train régional étaient entrés en collision sur la commune, au niveau du passage à niveau numéro 25. Un accident dramatique qui avait coûté la vie à six collégiens et fait plusieurs blessés graves.
L'inattention et l'imprudence de la conductrice relevées
Il est reproché à la conductrice, Nadine Oliveira, 52 ans, d'avoir causé "involontairement" la mort de ces six adolescents "par imprudence, inattention, maladresse, négligence ou manquement à une obligation de prudence, ou de sécurité...en l'espèce en ne prêtant pas attention au caractère fermé du passage à niveau", précise l'AFP. Elle a tout de même bénéficié de deux non-lieux concernant les chefs de "mise en danger de la vie d'autrui" et de "violation délibérée d'une obligation de sécurité imposée par la loi".
Selon les enquêteurs, la conductrice a forcé "la demi-barrière fermée dudit passage à niveau alors qu'un train express régional arrivait." Ils estiment que "l'hypothèse la plus probable, sur le plan technique" est "celle d'un passage à niveau fermé au moment de l'accident" même si les témoignages attestant de l'inverse "sont majoritaires". Dans un rapport de mai 2019, le Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre affirmait que "le scénario le plus probable de cet accident est la non-perception par la conductrice de l'état fermé du passage à niveau malgré la signalisation en place".
La barrière du passage à niveau était ouverte selon la mise en cause
Ecartant un dysfonctionnement des équipements ferroviaires, le rapport mettait toutefois en avant une configuration défavorable des lieux pouvant en partie expliquer que la conductrice n'ait pas perçu que la barrière du passage à niveau, située après un carrefour délicat, se fermait.
La cinquantenaire, elle, a toujours soutenu que la barrière du passage à niveau était ouverte lorsqu'elle s'y était engagée, comme nous l'a confirmé son avocat Maître Codognès. C'est lors d'une audience de mise en état que le tribunal de Marseille fixera le 29 avril prochain la date et les modalités du procès de Nadine Oliveira.
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J.B. avec AFP