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DOSSIER 100% - Lyme : une maladie terrible et très mal diagnostiquée

Désormais l'été dans nos régions, la peur des tiques s'est installée.

100%

19 juin 2019 à 18h12 par Brice Vidal

Avec l’été qui revient, elle effraie tous les parents et pas seulement : la tique.

 

Car la bestiole transmet une maladie émergente terrifiante : la maladie de Lyme, maladie vectorielle à tique encore très mal connue. Tellement mal connue qu'elle fait l’objet de polémiques, les médecins sont divisés quant aux traitements ou aux diagnostics et certains tests se révèlent inutiles.

La Tarnaise Corinne Eyot est responsable de l’association Lympact pour l’Occitanie : " il y a un déni, actuellement il y a des test mais ils sont peu fiables [...] les médecins sont mal renseignés. Conséquence : les malades ne sont pas traités comme ils le devraient."

Corinne Eyot interrogée par Laurent Batigne.

 

Des maux terrifiants et une douleur indicible

 

On a rencontré une malade dont Lyme a bouleversé la vie.

Séverine Guilbert habite le Lauragais, cette ouvrière agricole est atteinte par la maladie vectorielle à tique.

Aujourd’hui, elle est percluse de troubles articulaires et neurologiques et marche appuyée sur une canne. Elle a accepté de témoigner de ses difficultés : "je me perds en allant au travail ou je ne reconnais plus des proches."

 

Une médecine en retard

 

Pour Séverine, la médecine patauge. Certains malades de Lyme nous ont raconté avoir été envoyés par erreur en cancérologie. Pour le cas de notre interlocutrice, les spécialistes ont cherché Alzheimer, Parkinson…

Elle nous raconte ce qui lui est arrivé il y a 2 ans au CHU de Toulouse-Purpan "deux spécialistes m'ont dit que c'était psychosomatique [...] trois semaines plus tard j'ai été admise en urgence en neurologie. J'avais tout le côté droit paralysé et je m'étais pissé dessus".

 

Séverine n'était jamais malade avant Lyme, elle qui adore son travail n'a jamais accepté d'être traitée ainsi par le corps médical "je me suis sentie humiliée, on m'a dit de consulter en psychiatrie..." 

Séverine Guilbert a contracté Lyme en travaillant dans les champs du Lauragais.

Séverine Guilbert a contracté Lyme en travaillant dans les champs du Lauragais.

 

Un test inefficace

 

Le problème en France : le test "Elisa" vendu dans les pharmacies françaises ne semble que très peu efficace pour détecter Lyme. Un endocrinologue de Carcassonne sauvera la vie de Séverine en la diagnostiquant Lyme et un test allemand confirmera cette hypothèse.

Mais pourquoi un tel retard en France ? La réponse du docteur Thierry Medynski, médecin à Bagnères de Bigorre, membre de la fédération française des maladies vectorielles à tiques... et lui-même malade de Lyme : "dans les études de médecine, on n'a pas beaucoup d'informations sur la maladie de Lyme [...] et il y a persistance d'une controverse entre deux visions de la maladie..."

CONSEILS DE PREVENTION

 

La bestiole est donc très redoutée en cette période d'été. Il existe pourtant quelques gestes simples. Pour Thierry Medynski "en cas de piqure, il faut un tire-tique et si possible consulter... voire se mettre rapidement sous antibiotiques"

Thierry Medynski interrogé par Thomas Rossi.

 

Et pour éviter de se faire piquer : faire attention aux herbes hautes, même si 30% des piqûres interviennent dans les jardins privés et "on peut porter des vêtements longs, couvrants et clairs et mettre des répulsifs comme le Citriodiol qui a démontré son efficacité. "

 

Deux laboratoires différents, deux détections différentes.

Deux laboratoires différents, deux détections différentes.

Le reportage diffusé ce jeudi matin sur 100%.