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Doit-on craindre une deuxième vague de Coronavirus autour de Toulouse ?

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Publié : 9 juillet 2020 à 11h58 par La Rédaction

Les autorités alertent depuis plusieurs jours sur le risque d'une deuxième vague de Coronavirus. La région n'est pas à l’abri estime un spécialiste du CHU de Toulouse.

 

Son intervention sonne comme un signal d'alerte. Le professeur Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieuses du CHU de Toulouse, a géré au plus prêt la crise du Coronavirus sur l'ex-région Midi-Pyrénées et l'Aude. Les cas graves ayant été traités notamment par ses services, ainsi que par les services de réanimation de l'établissement toulousain. Il tire aujourd'hui la sonnette d'alarme "le virus circule toujours et ce n'est pas négligeable" prévient-il. 

 

Le virus est toujours présent 

Les spécialistes du Coronavirus reçoivent en effet plusieurs signaux inquiétants depuis quelques semaines, "le virus présent dans les eaux usées à Paris par exemple", d'autant qu'il y a un relâchement complet de la population selon eux "j'ai peur qu'on se fasse rattraper et c'est pas sûr que ça attende l'automne" estime Pierre Delobel pour qui "la question de la saisonnalité de ce virus n'est pas si claire quand on voit ce qu'il se passe en Arizona ou au Moyen-Orient". Le professeur s'inquiète de l'attitude général "à part dans les transports en commun et certains magasins où on porte les masques, ailleurs c'est comme s'il ne s'était rien passé..." 

 

Un gros "clusters" en Haute-Garonne et plusieurs petits foyers 

Des clusters (foyers de contamination) ont été identifiés depuis trois semaines en Haute-Garonne (Toulouse) et dans le Gard, le médecin rappelle "on a eu des réhospitalisations, par exemple deux patients intubés en réanimation ces dix derniers jours, alors qu'on n'en avait pas eu dans le mois précédent".

Pas d'explosion des cas toutefois, "mais quelques patients Covid positifs qui arrivent aux Urgences tous les jours" ; pour les clusters repérés en Haute-Garonne "beaucoup sont liés à des conditions de précarité sociale " et si "les dépistages sont larges, c'est pas forcément maîtrisé car il y a beaucoup de monde et les personnes ne sont pas au même endroit [par exemple pour le cluster à l'ouest de l'agglo lié aux gens du voyage]" alerte le médecin qui reste aussi vigilant "sur les retours d'Afrique du Nord car ç'a été le cas sur Lyon et Paris, il y a beaucoup de Covid en Algérie et au Maroc..."    

 

Charlotte Hernandez.

© Photo CHU de Toulouse.

Pr Pierre Delobel.

Pr Pierre Delobel.