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"Dissimulateur, père violent, mari jaloux" : l'avocat de la famille de Delphine Jubillar charge le principal suspect

Pour l'avocat Me Mourad Battikh, « on commence à dessiner ce qu’il s’est passé ce soir-là » : le plaquiste « a très probablement commis l’irréparable ».            

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1er avril 2022 à 15h55 par Brice Vidal

 

Il n’a pas mâché ses mots en sortant du cabinet des juges d’instruction en charge de l’affaire Jubillar. L’avocat parisien Me Mourad Battikh, conseil de la famille de Delphine Jubillar : l’oncle, la tante ainsi que deux de ses cousines et un cousin, a chargé le mis en examen comme peu de partie civile jusqu'ici. Ses clients étaient auditionnés par les magistrates, ce vendredi, au tribunal judiciaire.

 

La dispute du 15 décembre serait avérée selon les déclarations du petit Louis

Selon le conseil parisien interrogé à la sortie du Palais de justice, les magistrates sont « déterminées à retrouver le corps de Delphine » et « on commence à dessiner ce qu’il s’est passé ce soir-là ». « Ce dossier nest pas vide » explique l’avocat qui est revenu sur l’audition du petit Louis. Le fils du couple aurait décrit « une dispute » le soir du 15 décembre, Cédric « qui attrape sa femme par les bras », « Delphine qui lui crie d’arrêter ». L’enfant a dessiné la scène avec un sapin de Noël, ce qui pour le conseil « ne laisse aucun doute sur la temporalité des faits. »

« Le mobile est clair » ajoute-t-il car Cédric Jubillar était « un mari jaloux compulsif » et « un père violent » qui « a très probablement commis lirréparable ce soir-là ». Me Mourad Battikh pointait dans ses déclarations «la volonté de Cédric Jubillar dhumilier au quotidien », « il frappait ses enfants », « pour punir son fils qui ne disait pas bonjour, il le mettait au coin à genoux pendant plus de 45 mn, avant que la famille de Delphine n'intervienne pour mettre fin à ses sévices ». Par ailleurs « les magistrates ont exploré toutes les pistes » et « ont fermé toutes les autres portes ».

 

Cédric Jubillar décrit comme "dissimulateur" et faisant obstruction à l'enquête

L’avocat souligne, comme pour enfoncer un peu plus le mis en examen, que Cédric Jubillar a donné un certain nombre de fausses pistes aux juges « de manière presque compulsive », « pour faire en sorte que les magistrates se perdent ». Pour accréditer la piste d’un crime de rôdeur, le plaquiste affirmait que Delphine avait sorti les chiens et « c’est un mensonge », « une énième fausse piste » comme celle du départ pour le Jihad un temps avancée.

Pour ce qui est de l’exploitation de son téléphone « il ne veut pas qu’on y accède, il a donné trois faux codes de déverrouillage » et pour la question secrète qui permet d’accéder aux données « il va répondre Jean-Pierre son meilleur ami, or, il n’a jamais eu aucun ami qui s’appelle Jean-Pierre. » Le conseil est revenu « sur les techniques novatrices » utilisées par les juges « drones qui permettent de cartographier le secteur, spéléologues pour fouiller les cavités de Cagnac-les-Mines, commissions rogatoires internationales pour permettre d'accéder via Google aux données de Cédric Jubillar », « on a très bon espoir quavant la fin de cette instruction, on finisse par découvrir le corps malgré l'obstruction effrénée à lenquête de Cédric Jubillar. » Selon nos informations, d'autres auditions doivent intervenir prochainement, notamment celle du policier qui jouait en ligne avec Cédric Jubillar. Les juges d'instruction devraient également organiser une confrontation entre Cédric Jubillar et son ex-voisin de cellule à la prison de Seysses, Marc-Aurèle. Il a affirmé que Cédric lui a demandé de prendre contact avec sa nouvelle compagne, Séverine, en vue de déplacer le corps de Delphine dans les environs de Cagnac-les-Mines. Ce qui a donné lieu à la garde à vue de Séverine en décembre dernier.