DIRECT. 10e journée de mobilisation à Toulouse : le point sur la manifestation

Les Toulousains sont une nouvelle fois descendus dans les rues pour protester contre la réforme des retraites, quelques jours seulement après la manifestation mouvementée qui a viré à l'affrontement jeudi 23 mars (35 interpellations et une dizaine de blessés parmi les forces de l'ordre). Comme d'habitude, la foule s'est elancée du métro Saint Cyprien aux alentours de 15 heures en direction du métro Jean Jaurès. Sans grande surprise, un groupe de blacks blocs était déjà installé en tête de cortège devant les syndicats au départ de la marche.

A peine arrivé à hauteur de Compans-Cafarelli vers 16 heures, la tension montait. Le canon à eau était actionné et la police arrosait le cortège de gaz lacrymogène afin disperser la masse de militants occupant le boulevard Lascrosses. De quoi relancer la foule qui scandait, comme à son habitude, "tout le monde déteste la police" à l'unisson. Malgré plusieurs tentatives de la police, le bloc résistait. Mais quelques centaines de mètres plus loin, les manifestants faisaient volte-face pour esquiver une nouvelle vague de gaz lancée par les forces de l'ordre. Entre provocations, pluie de projectiles, poubelles enflammées et tentatives de dispersion, le cortège parvient difficilement à dépasser le rond-point Arnaud Bernard qui semblait devenir l'épicentre du mouvement.

De nombreux syndicalistes et sympathisants quittaient les rues autour de 17 heures, mais la manifestation se poursuivait en direction de Jean Jaurès. Entre 1000 et 2000 activistes acharnés menaient la marche. Enfin relancé, le cortège arrivait peu à peu à destination. Les flammes se multipliaient sur le boulevard de Strasbourg à proximité du parking Victor Hugo. Comme la semaine dernière, abribus, panneaux de circulation et feux tricolores étaient la cible des casseurs sur la place Jean Jaurès.

La tension monte de plus en plus entre casseurs et forces de l'ordre qui redoublent d'efforts avec de nouvelles salves de gaz lacrymogènes et parviennent à disperser les manifestants radicaux. Le cortège s'est installé au bout des allées Jean Jaurès où les affrontements se poursuivent à proximité de Marengo. De petits groupes hyper mobiles arpentaient les rues entre Jean Jaurès et Marengo et narguaient les forces de l'ordre jusque tard dans la nuit.

La CGT annonce 150 000 manifestants à Toulouse. Selon la préfecture, 23 000 manifestants ont été comptabilisés à Toulouse contre 30 000 la semaine dernière. Ils étaient 1 450 à Saint-Gaudens.

35 personnes ont été interpellées
 
Le bilan provisoire des dégradations publié par la préfecture dans la soirée faisait état de
•       des jets de projectiles sur les forces de l’ordre,
•       11 caméras de vidéo-protection détériorées,
•       des graffitis,
•       des dégradations de la chaussée afin d’en extraire des projectiles,
•       des incendies de mobilier urbains, poubelles, plantes, panneau publicitaire.
Les troubles à l’ordre public ont contraint de nombreux commerces, restaurants et débits de boissons à interrompre leur activité. Plusieurs stations de métro ont été fermées ponctuellement.
On déplore 8 blessés parmi les forces de l’ordre et un parmi les manifestants.Par ailleurs deux coupures d’électricité ont eu lieu, dans un quartier de Toulouse et à Saint-Gaudens. 35 personnes ont été interpellées à Toulouse.