"Désastre judiciaire", "gendarmes jouant au Cluedo" : la défense de Cédric Jubillar sort la sulfateuse
Le troisième interrogatoire de Cédric Jubillar s’est terminé ce vendredi en début d’après-midi.
Publié : 11 février 2022 à 14h55 par Brice Vidal
Démarré vendredi matin, le 3e interrogatoire de Cédric Jubillar dans le bureau des juges d’instruction s’est terminé vers 13H30. Les avocats de la défense étrillaient l’enquête au sortir de l’audition « cette affaire est un désastre judiciaire » et indiquaient vouloir déposer une nouvelle demande de remise en liberté de leur client, mis en examen et placé en détention provisoire depuis le 18 juin pour meurtre par conjoint.
Un interrogatoire "sur du vide" selon la défense
Me Emmanuelle Franck pointait « l’état de perdition dans lequel se trouve l’accusation » car « il est questionné maintenant sur les derniers événements (recherches menées entre le 17 janvier et le 4 février à Cagnac les Mines) dont on sait qu’ils n’ont rien donné en trois semaines de fouilles ». « Vous voyez à quel point l’accusation s’étiole » car « les interrogatoires duraient des heures et des heures, celui-ci a été beaucoup plus court ».
Cédric Jubillar a été interrogé à propos des déclarations de son ex co-détenu de la prison de Seysses, lequel affirme que le mis en examen lui a révélé avoir tué et enterré sa femme à proximité de la ferme de Drignac à Cagnac-les-Mines : « cet homme a raconté n’importe quoi » tranchait Me Alexandre Martin, « c’est un interrogatoire sur du vide » abondait Me Emmanuelle Franck. Elle regrettait aussi « d’apprendre par la presse » « cette histoire de traces de sang dans un véhicule blanc montre qu’on passe à un autre scénario car le premier n’a pas fonctionné ».
Nouvelle demande de remise en liberté déposée
« C’est un désastre judiciaire » avançait Me Alexandre Martin chargeant les gendarmes, « si leur métier est de chercher des hypothèses », « ils jouent au Cluedo » estimait le pénaliste moquant les différentes théories selon lui échaffaudées : « la voiture de Delphine dans ce sens là avec la condensation, parce qu’on a entendu des cris, maintenant c’est la voiture d’un ami de Cédric avec un couteau dans la salle à manger : on est en plein délire ! ». Cette situation « devient insupportable » et « la justice doit appliquer le respect de la présomption d’innocence : cet homme est innocent il faut qu’il soit libéré » et « nous allons déposer une demande dans les jours qui viennent ».
Par ailleurs ni Alexandre Martin, ni Jean-Baptiste Alary ne souhaitaient répondre à nos informations relatives à l’enquête déontologique dont l’avocat albigeois fait l’objet.