Déferlantes au Barcarès : "il n'y a pas 36 communes qui sont capables d'accueillir le plus gros festival d'Occitanie"
Le co-directeur de la Frontera Production est revenu pour 100% sur le feuilleton de ce mois de janvier dans les Pyrénées-Orientales : le déménagement à rebondissements des Déferlantes Sud de France 2023.
10 février 2023 à 15h59 par John Bourgeois
Ce fut récemment la fin d’une série à suspens. Les organisateurs des Déferlantes Sud de France ont finalement révélé le 3 février dernier que le festival allait se tenir au pied du Lydia au Barcarès en juillet. Après avoir annoncé le déménagement du château d’Aubiry de Céret, s’en sont suivis de multiples revirements de situation. D’abord l’annonce fracassante du choix de Perpignan, puis la menace d’artistes de ne pas s’y produire, avant le renoncement de la ville-centre, puis la compétition entre plusieurs autres communes... l’organisation de l’édition 2023 des Déferlantes ne fut pas un long fleuve tranquille pour la Frontera Production. Une semaine après l’annonce finale, son co-directeur, Fabrice Lorente, a répondu à nos questions sur 100% Radio.
Comment vous percevez aujourd’hui l’accueil du public au sujet de l’accueil des Déferlantes au Barcarès ?
Ce qu’on voit, c’est que les retours qu’on a sur les mails, les réseaux et autres, ils sont plutôt positifs. Je pense que beaucoup sont satisfaits qu’on puise rester dans les Pyrénées-Orientales, parce qu’il y avait un vrai risque que le festival quitte le territoire. On avait d’autres propositions ailleurs. Une grosse satisfaction pour cela, de retourner aussi proche de la mer, ce qui reste quand même l’ADN des Déferlantes. Puis d’avoir un site qui soit en capacité d’accueillir le plus grand festival d’Occitanie dans de bonnes conditions. On a reçu beaucoup de soutiens. C’est vrai qu’on a vécu une période agitée, avec beaucoup d‘humilité et de recul sur tout cela. Mais on a beaucoup travaillé pour comparer les sites et trouver le plus adapté. On a aujourd’hui un certain soulagement, et là, on met les bouchées doubles pour avancer et rendre ce site le plus attrayant possible.
Peut-on dire cette fois qu’il n’y a plus de risque de nouvelles menaces d’artistes ?
On reste prudent maintenant (rires) ! Là aussi, on comprend quand même qu’ils aient été pas mal perturbés. Parce qu’on était parti sur un site dans un premier temps, puis un second qui n’a pas convenu, pour x et y raisons sur lesquelles je ne reviendrai pas, puis là un troisième, donc je comprends qu’il y ait eu beaucoup de chamboulements. Après, je pense qu’aujourd’hui on a site qui a des capacités d’accueil qui sont très agréables, très adaptées, et qui font que les artistes seront quand même accueillis dans de très bonnes conditions. Donc, pour le moment, on n’a pas eu de retours négatifs dans ce secteur-là !
On a cité de nombreuses villes comme pistes possibles pour la future terre des Déferlantes. Toulouges, Le Soler, un retour à Valmy et à Céret a même été envisagé... quel a donc été l’élément déclencheur du choix du Barcarès ?
En fait, on a travaillé de la façon la plus objective possible. On a étudié à partir de critères liés à notre cahier des charges, très lourd. Les critères premiers étaient la sécurité du public, la facilité des accès, les parkings en quantité suffisante, l’accès à l’eau potable, à l’électricité, et puis une petite pondération sur l’esthétique. Et c’est vrai que par rapport aux différents sites que vous avez cités, Le Barcarès ressortait très largement en tête, entre els aspects logistiques, techniques, et sécuritaires, le cadre aussi avec la mer, la plage, la pinède, le bateau, et les engagements des collectivités à nous suivre. Puis ce site a déjà accueilli de très grosses manifestations comme le village de Noël, ou l’Electrobeach. Ce que les autres n’avaient pas.
C’est-à-dire ?
Le site qui était « en ballotage » avec Le Barcarès, c’était le château Nadal Hainaut du Soler. Très beau site, avec des propriétaires de château engagés, une mairie très engagée aussi. On a vraiment très bien travaillé avec eux. Mais c’est un site qui est plus isolé, où il n’y a pas d’eau, pas d’électricité, il y a de problèmes sécuritaires. Voilà, il y avait des sites qui avaient de très beaux atouts esthétiques, d’autres de beaux atouts d’accès, mais aucun qui ne permettait vraiment d‘avoir l’ensemble des éléments, à part Le Barcarès. Vous savez, il n’y a pas 36 communes qui sont capables d’accueillir le plus gros festival d’Occitanie. Quand on combine tous ces aspects, il n’en restait vraiment qu’un.
Il y aura un autre gros festival d’Occitanie à quelques jours d’intervalle, l’Electrobeach. Alors qu’auparavant on pouvait parler de concurrence, Déferlantes et Electrobeach peuvent-ils vraiment être complémentaires ?
Pour nous très clairement, ce sont deux concepts différents qui se succèdent à quelques jours d’intervalle, mais qui se complètent bien. Et surtout qui vont animer les quinze premiers jours de la saison estivale dans les Pyrénées-Orientales et en région. Pour nous, cela constitue quand même un atout d’attractivité territoriale considérable. Ce n’est pas le même public, le même agencement de site. Ce ne sont pas les mêmes organisateurs, ni les mêmes ambitions. Je suis persuadé aujourd’hui que cela peut être un atout plutôt qu’un problème. Il faut juste qu’on soit en mesure de s’articuler au mieux, et on a commencé à le faire en bonne intelligence. Il n’y aucune raison que cela ne se passe pas bien.
Va-t-on retrouver un site totalement transformé, et bien différent de celui de l’Electrobeach en juillet ?
Déjà j’invite le public à aller voir la vidéo de présentation 3D (photo de titre) qui est en première page de notre site internet. On n’utilise pas les mêmes zones, de la même manière, on n’a pas la même scénographie, pas les mêmes loges, ni les partenaires. Puis on n’a pas du tout la même vision du site. On a travaillé sur des nouveautés cette année. On va avoir un grand chapiteau, une green zone, une zone de sport. On est en train de travailler d’arrache-pied pour avoir deux univers différents, avec deux ambiances, et deux agencements de site qui ne se ressembleront pas. C’est tout à fait possible.
Après les nombreux rebondissements de janvier, et la polémique liés à Perpignan et le groupe Indochine, n’avez-vous pas peur que l’image des Déferlantes ait finalement été ternie ?
L’image ternie, ça, ce seront les festivaliers qui répondront. Si les festivaliers répondent présents dans cinq mois et qu’ils sont plus de 100 000 à nos côtés comme l’an dernier, je pense qu’on pourra considérer que ce n’est pas le cas. La seule vérité pour nous, ce sont les festivaliers et les partenaires. Pour le moment, on sait que tous nos partenaires nous ont confirmé qu’ils seraient à nos côtés. Ça, c’est quand même un signe fort. Et ce que l’on voit c’est que depuis l’annonce, la billetterie repart très bien. Après, vous savez, s’il y a polémique c’est aussi parce qu’il y a de l’enjeu, et s’il y a un enjeu c’est parce qu’il y a de la passion, de l’intérêt, comme l’USAP, les Dragons, des marqueurs de noter territoire. Et susciter le débat, cela montre aussi l’attachement des gens au festival.