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DECRYPTAGE 100%. Affaire Jubillar : les données extraites des téléphones incriminent Cédric

Les juges d’instruction ont croisé les données des téléphones respectifs de Cédric et Delphine. Et ce qu’il en ressort est édifiant. Révélations.   

100%

2 avril 2023 à 9h20 par La Rédaction

 

Cédric Jubillar a-t-il tenté de téléphoner à son épouse le matin de la disparition, alors qu’il avait précisément le téléphone de cette dernière dans l’autre main ? Voulait-il se construire un alibi ? C’est la thèse des juges d’instruction en charge du dossier, Audrey Assemat et Coralyne Chartier, qui sont en passe de boucler l’enquête.

En septembre dernier, une expertise téléphonique confiée à la société Forensics Data, assurait que le téléphone de Delphine Jubillar n’a jamais quitté la couverture réseau de l’antenne relais correspondant au domicile conjugal : rue Yves Montand à Cagnac-les-Mines. Selon ces spécialistes l’appareil de l’infirmière est « resté immobile ou ne s’est que faiblement déplacé » le 16 décembre 2020 « entre 3h55 et 7h48 ». Le bornage prouverait que l’appareil de la trentenaire n’a donc jamais quitté le domicile lors de la funeste nuit. Par ailleurs, toujours selon les experts, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, le téléphone de Delphine a borné à au moins trois reprises : lorsqu’elle envoie un message à son amant à 22h58, au beau milieu de la nuit aux alentours d’1h du matin et enfin lorsque l’appareil est mystérieusement utilisé à 6h52. Ce dernier « ping » a forcément été le fait d’une action humaine affirme l’expertise. Qui utilisait l'appareil ?

 

La « frise du temps » difficile à contester

 

C’est là que l’enchaînement des événements interroge, car enquêteurs et magistrats instructeurs ont corrélé ces données avec l’usage par Cédric Jubillar de son propre téléphone. Le plaquiste pianotait sans cesse sur son appareil le matin de la disparition. Et ô surprise. Les études techniques démontrent que son téléphone est resté inactif pile entre 6h51 et 6h54, alors que l’appareil de son épouse est déverrouillé à 6h52. Lors de cette séquence, Cédric Jubillar appelle, avec son téléphone de marque Doogee, son épouse de manière frénétique (6h40, deux fois à 6h41, 6h42, 6h43, 6h44, 6h45, 6h48, 6h49, 6h50, 6h51, puis 6h54 et 6h55). A 6h52 le mis en cause « n’était pas en action sur son propre téléphone »  souligne l’arrêt de la chambre d’instruction de la cour d’appel de Toulouse daté du 28 mars 2023. Cédric Jubillar a toujours nié avoir eu en main le téléphone de son épouse et il dit ignorer les codes de déverrouillage de l’appareil.  

 

Hors de cause, l’amant de Delphine et sa compagne réentendus par les magistrates

 

Toujours selon nos informations, l’amant de Delphine et sa compagne ont été entendus à nouveau en février 2023 au cabinet des juges d’instruction. Leur maison, équipée de domotique, a révélé aux enquêteurs que la porte d’entrée « s’était ouverte et refermée à 20h08 », puis « à nouveau à 22h11 et 5h40. » La porte menant au garage a été manipulée sans être ouverte « entre 0h53 et 0h56 » puis « a été ouverte à 5h13 ». Les volets ont été fermés à 22h51. Un bref mouvement dans la maison « a été détecté à 0h53 ». Ce qui atteste d’une présence quasi permanente d’au moins un des deux époux au domicile tarn-et-garonnais durant la nuit. "Ils ne se trouvaient pas à Cagnac" et "qui d'autre aurait pu attirer Delphine à l'extérieur de son habitation ? " questionne une source proche du dossier... 

 

Marion Chouly et Brice Vidal

 

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