Le préfet des Pyrénées-Orientales avait rappelé la veille qu'il était en capacité de fermer certains établissements, à la vue de comportements qu'il juge "irresponsables" sur les terrasses ce mardi.

Tout avait pourtant bien commencé ce mardi pour la deuxième étape du déconfinement, où sourires et rires s'entremêlaient autour d'une table en terrasse. Après les cafés et les restaurants la journée, les bars prenaient le relais pour toute la soirée. Et malgré un jour de début de semaine, la foule ne s'est pas faîte attendre et a envahi les établissements. Dans ces conditions, difficile d'imaginer un respect total des gestes barrières. Et après avoir été alerté par les services de police du commissariat de certains agissements, le préfet des Pyrénées-Orientales a alors tenu à faire une piqûre de rappel par communiqué. 
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Une mise en garde du préfet 

"Les forces de sécurité intérieure ont constaté, hier soir, premier soir de la phase 2 de la levée du confinement, des comportements irresponsables et des infractions aux règles sanitaires dans certains débits de boissons (bars) de Perpignan : absence de masques, nombre de personnes par guéridon supérieur à 10, tables systématiques de 10 clients, clients à l’intérieur en grand nombre, absence de flux distincts de circulation ….. M. le préfet des Pyrénées-Orientales rappelle les mesures barrières toujours en vigueur et indique que de tels agissements ne sont pas responsables au regard de la circulation du virus. M le préfet pourrait être amené à prononcer la fermeture de certains établissements," précise la préfecture qui tient également à remercier tous les restaurateurs cafetiers, et exploitants de bars qui ont respecté le protocole.

Ce matin lors d'une visite de cafés et de restaurants, le préfet Philippe Chopin s'est expliqué. "Je n'hésiterai pas à fermer, parce que c'est un problème sanitaire. Si le virus repart, on va etre obligé de repartir vers des choses qu'on n'a plus envie de voir. Donc on a rouvert les bars avec des conditions, certains les respectent et on les félicite, d'autres ne les respectent pas. Alors on leur dit attention, parce que le préfet a toujours le pouvoir de fermer", explique Philippe Chopin. "Mais je ne le veux pas. Ce que je souhaite, c'est convaincre les cafetiers récalcitrants, et les citoyens", ajoute-t-il. 
 

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Le bar des Halles tire donc le rideau

À Perpignan, cette mise en garde du préfet n'est pas passée dans l'oreille d'un sourd. Difficile de ne pas se sentir visé pour le bar des Halles Vauban à Perpignan, notamment après la une de nos confrères de l'Indépendant qui affichait une photo de sa terrasse, bondée. Même s'il s'agissait d'une "bonne soirée" ce mardi, il était quasiment impossible pour le gérant et ses personnels de faire respecter les conditions sanitaires envisagées. "On avait essayé de placer les tables à un mètre, faisant des tables de maximum 10 personnes. Mais les gens se lèvent, prennent d'autres tables, s'installent à leur sauce, comme ils ont toujours fait. Et nous on était juste derière le bar pour prendre les commandes et envoyer. On n'a pas pu faire la police et on n'avait pas non plus spécialement envie de le faire et de se fâcher avec tous ces gens qu'on n'avait pas vu depuis presque 3 mois", nous confie Eymeric Genesson, le responsable du bar des Halles. 

Du coup, impossible d'envisager une fermeture administrative pour Eymeric Genesson. "Voyant le week end arriver et sachant que cela serait le même problème mais en pire, on a préféré prendre les devants et pas prendre le risque d'être un peu les mauvais élèves. On va fermer de nous-mêmes plutôt que de ne pas faire respecter les mesures qui sont très compliquées pour un bar comme le nôtre." Une décision évidemment très dure à prendre, d'autant plus que 15 salariés vont se retrouver au chômage partiel. Le bar des Halles réouvrira "s'il y a un assouplissement des mesures sanitaires", nous confirme son gérant.