Cugnaux : le père de famille est redescendu de la grue, la situation de son fils handicapé s'est débloquée
Près de Toulouse, il réclamait une solution pour son fils de 24 ans, sans solution d'accueil.
6 octobre 2021 à 10h54 par Cécile Gabaude
Olivier Guttierez, un homme de 57 ans, est monté en haut d'une grue ce mercredi matin à Cugnaux, près de Toulouse, avenue du Comminges.
Il s'est perché sur la passerelle en désespoir de cause. Une action coup de poing qu'il a décidé de mener pour son fils handicapé.
Axel, 24 ans, originaire de Cugnaux, est atteint du syndrome de Prader Willi, et ses parents, qui se battent depuis des années, souhaitent qu'il entre dans un centre adapté situé à Auch dans le Gers.
Tout était en passe d'être résolu, puisqu'en Juillet dernier, les protagonistes du dossier étaient d'accord pour dire que le jeune Axel devait accéder à cette structure. Mais hier, c'est le coup de massue: un courrier de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) de Haute-Garonne explique qu'il faut "tout reprendre à zéro", nous confie Chantal, la maman d'Axel.
Alors ce mercredi matin, son mari, à bout, a décidé de passer à l'acte, "parce qu'on n'est pas écoutés, pas entendus". Le couple, plutôt discret d'ordinaire et partisan du dialogue, est épuisé et déprimé.
Pour eux, le parcours du combattant dure depuis 7 ans. Ils ont même acheté une maison à Auch pour habiter dans le Gers afin que leur demande de placement soit acceptée. Mercredi matin, les gendarmes de la compagnie de Toulouse-Mirail, les pompiers avec le GRIMP (Groupement d'Intervention en milieux périlleux) ainsi que des négociateurs de la gendarmerie se sont rendus sur place pour sécuriser la zone et le père de famille sur sa grue.
Une réunion de crise s'est ouverte entre l'ARS, le Conseil Départemental de Haute-Garonne et la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH 31).
Le père de famille est descendu vers 13 heures
Les négociations ont finalement abouti, l’homme est descendu peu après 13 heures.
« Malheureusement il faut en arriver là, ça fait plusieurs années qu’on se bat. On a fait des multitudes de courriers du Président de la République aux plus basses instances administratives […] il y a des couples qui explosent à cause de ça, on était pas loin de craquer [… ] la MDPH on a jamais pu travailler de concert avec eux » déclarait Olivier, tout juste redescendu et soulagé.
« L’ARS a décidé de débloquer la situation en ouvrant un lit de façon exceptionnelle dans un établissement », expliquait Alain Gabrieli, vice-président du Conseil départemental de Haute-Garonne, en charge notamment des personnes handicapées.
Chantal, la maman d'Axel, au pied de la grue où se trouve son mari.