Cugnaux : 6 mois à 7 ans de prison contre les trafiquants de drogue du Vivier
Publié : 8 février 2021 à 8h43 par Brice Vidal
Ils étaient jugés la semaine dernière à Toulouse.
Une quinzaine de prévenus comparaissent depuis mercredi. Le trafic de cannabis et de cocaïne pesait lourd quartier du Vivier à Cugnaux. Sur un an à compter de l’ouverture de l’information judiciaire le 15 avril 2019, les enquêteurs de la brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie Toulouse Mirail ont évalué les gains de ce point de deal à presque 1 million d’euros. L’affaire, en 2 phases, avait porté un coup sérieux à la criminalité organisée : 20 kg de cannabis saisis, plusieurs centaines de grammes de cocaïne, 4 armes à feu aussi, dont un 9 mm. Et surtout 27 personnes arrêtées avec l’aide du GIGN à Cugnaux, Seysses, Villeneuve-Tolosane, Saint-Lys, aux Izards et à Bagatelle. 26 mises en examen au terme de l’enquête et 16 individus placés en détention. Les prévenus étaient face aux juges cette semaine.
Le parquet a la main lourde
De quelques mois de prison couverts par la détention préventive - pour les moins impliqués - à 8 ans de prison ferme ont été requis ce jeudi, à l’encontre des principaux mis en cause, dont les trafics généraient plus de 70 000 euros de revenus par mois. 70 clients venaient se ravitailler chaque jour en produit. Une page Snapchat faisait même la promotion du trafic, annonçant les soldes, la qualité des arrivages et même les accès aux points de deal en transport en commun. Une vraie petite entreprise.
Une organisation hiérarchisée
Tout en haut de la pyramide selon l’accusation : un individu, surnommé « Tupac », très connu de la justice qui tenait aussi un point de deal aux Izards. Dans le box : tous nient, reconnaissent à demi-mot ou minimisent l’implication du caïd. « Les départs en Espagne en pleine nuit : pour aller chercher la drogue ? » demande le président. « Pour faire la fête » répond un prévenu. Et Tupac qui taillade un lieutenant qui veut se mettre au vert ? « Rien à voir avec le stup » répond le balafré. Mais les questions du tribunal se font pressantes à l’audience. Et un ravitailleur présumé cafouillera mercredi, reconnaissant ses feuilles de comptes liées au deal. Son acolyte dans le box lui colle un coup de coude : un geste qui sonne comme un aveu. L’omerta règne bel et bien. « Je ne veux pas de problème » dira à plusieurs reprises un des prévenus, sommé de donner des noms.
En raison restrictions sanitaires, les familles des prévenus n’ont pas pu assister à l’audience. Assommé par la peine demandée par le parquet à l’égard de son fils, un père nous confiera préférer voir son enfant « derrière les barreaux » car à trafiquer autant de produits illicites « ces jeunes sont endettés à présent ». Endettés auprès de personnages peu fréquentables et qui n’oublient pas facilement.
Des peines de prison de 6 mois à 7 ans fermes ont finalement été prononcées vendredi après les plaidoiries de Mes Guy, Chorier, Marty, Martin Parra-Bruguière, De Caunes, Mouton, Godet et Bouchaïb.