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Covid An 1 : annus horribilis pour les étudiants toulousains de la "génération Covid"

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16 mars 2021 à 17h46 par La Rédaction

Il y a un an jour pour jour, la France se confinait. Depuis « tout a changé » pour les étudiants.

 

Le 17 mars 2020 la France se confinait.

Les universités ont été fermées, en même temps que les restaurants, les cinémas et tous les autres lieux jugés trop dangereux en raison des regoupements. Depuis mars 2020, seuls une poignée d’étudiants, ceux en détresse psychologique, ont pu regagner les bancs des amphis. Décrochage, dépression, précarité… Au bout d’un an, les étudiants se sont habitués malgré eux à un quotidien « en distanciel ». Pour beaucoup, ils mangent, dorment, travaillent, se divertissent et tentent de sociabiliser dans un seul espace réduit. Ils témoignent.


Violine, 21 ans, était étudiante en troisième année de droit à l’université Toulouse Capitole. Aujourd’hui, elle a complètement décrocher s’« apprête à redoubler [son] année en septembre ». La raison ? Le manque d’interactions à l’université « qui empêche d’avoir une scolarité épanouie ». Violine dépend désormais d’un emploi à mi-temps, qui lui permet tout juste de garder la tête hors de l’eau. Elle l’avoue : il y a un an, elle était de ceux qui qualifiaient le Covid-19 de « grippette ». Jamais elle n’aurait pensé que la situation pourrait durer un an.


Noémie, elle, a surtout du mal à se faire aux cours à distance. En Erasmus en Espagne l’année dernière, elle a dû rentrer en catastrophe. Danseuse extravertie et pleine de vie, pour elle « tout a changé ». « Je faisais de la danse, je ne vais plus à la danse, je faisais des soirées entre amis, je ne fais plus de soirées entre amis ». Il y a un an, elle pensait en avoir pour quinze jours, aujourd’hui elle se force à sortir de chez elle une fois par jour, « sinon je tiendrais pas le coup, honnêtement ».

Pour Cecilia, 22 ans, qui prépare son CAPES en distanciel, le confinement a été très dur à vivre. « On peut clairement utiliser le mot ‘dépression’ ». Désociabilisée, elle qui « passait toutes [ses] journées dehors » considère que le changement a été « trop radical ». Bien qu’ayant pris la pandémie au sérieux dès ses débuts, elle n’imaginait pas passer son année de master enfermée chez elle. Perdue par les nombreux messages du gouvernement, elle ne sait plus quand espérer retrouver une vie normale.

 

En 2021, cette « génération Covid » se contente de survivre, entre cours à distance et aides alimentaires.

 

Paula Boher avec BV.

Un an après le confinement, que retenez-vous ?

 

Voilà un an que les premières restrictions sanitaires se sont imposés à nous. Confinement, couvre-feu, fermetures des lieux de vie, de culture, d’enseignements. Les douze mois qui nous précèdent ont été certes compliqués, mais que retient-t-on de tout cela ? Nous sommes allés vous poser la question en différents points de l'Occitanie, vous soulevez entre autres "le manque de rencontre avec la famille", d'autres sont plus positifs "on a vu aussi la vie autrement même si ça été compliqué" ou pointent le manque de solidarité envers les personnels hospitaliers "on ne prend pas conscience que les personnels de l'hôpital sont à bout de force".

 

Mars 2020 c'est aussi l'avènement d'un outil que l'on n'enfilait que très peu en Europe : le masque anti-virus. Obligatoire quasiment partout désormais. Il est devenu, bon gré mal gré, notre compagnon du quotidien "on a toujours de la buée sur les lunettes" nous dit un interlocuteur "je le mets par obligation" affirme une dame, et il y a ceux pour qui "on s'y fait, avant on attrapait les grippes et les rhumes. Avec ça on n'attrape plus rien. L'an prochain si le virus est vaincu je le porterai quand même".

 

John Bourgeois.