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Coronavirus et suspension des compétitions de rugby : le président de l'USAP réagit

100%

13 mars 2020 à 19h48 par John Bourgeois

François Rivière s'est exprimé à notre micro 100% quant aux conséquences de la suspension de la Pro D2 pour l'USAP, après l'annonce de la Fédération Française de Rugby ce vendredi.

 

Comment vous réagissez à la suspension de toutes les compétitions de rugby ?

François Rivière : J’y réagis très bien, parce que c’était une décision indispensable et salutaire. N’oublions pas qu’avant de parler rugby, on parle de santé. On parle de la santé de nos joueurs, de nos entourages. À titre personnel, j’avais indiqué à plusieurs reprises à mes collègues présidents, que depuis une semaine, nous perdions du temps à savoir si nous allions jouer à huit clos ou pas à huit clos. Si on regarde ce qu’il s’est passé en Italie, la courbe, qui pour l’instant est une pente ascendante assez plate, va un de ces quatre matins se verticaliser. Et à partir de ce moment-là, ça va être encore un degré supplémentaire. Donc je crois que nous pouvons d’ores et déjà intégrer le fait qu’à mon avis, le championnat est probablement arrêté au moins jusqu’à mi, voire fin avril. Penser qu’il peut reprendre avant est une utopie. Par contre, il nous reste encore tout le mois de mai, tout le mois de juin, et probablement la moitié ou la totalité du mois de juillet pour le mener à terme.
 


Quelles sont les conséquences de cet arrêt pour le club ?  

F.R. : Déjà, au moins l’avantage maintenant, c’est qu’il y a une décision. Or, il n’y a rien de pire pour une entreprise que le flou. Les conséquences que cela a, déjà en termes de santé publique, c’est qu’il faut mettre à l’abri nos joueurs, nos entourages, et nos personnels. N’oublions pas qu’à l’USAP, joueurs compris, c’est quasiment cent fiches de paie tous les mois. Donc déjà ce que je souhaite à partir de lundi, c’est que l’essentiel des personnes reste chez elles pour être protégées de l’évolution du virus. Ensuite, bien évidemment qu’il y a des conséquences. Il y a deux types de conséquences. Soit le championnat est uniquement décalé dans le temps et les recettes qu’on devait faire maintenant, elles ne sont que reportées. C’est un handicap en termes de trésorerie mais ce n’est pas la catastrophe absolue sur le plan du chiffre d’affaires. Maintenant si le championnat ne reprenait pas du tout, alors là, ce serait une véritable catastrophe pour les clubs. Puisque nous avons quasiment un tiers du chiffre d’affaires qui reste à faire d’ici la fin de la saison. Si on ne le fait pas, il y aura des conséquences très importantes, qui pourraient être très ennuyeuses pour la vie des clubs d’une manière générale, et de l’USAP en particulier.
 


Craignez-vous justement un arrêt total jusqu’à la fin de la saison ?

F.R. : Non je ne le crois pas. Parce que, pour avoir survécu à un accident de manège il y a 5 ans, je suis d’un tempérament optimiste. On voit quand même qu’en Chine, si les chiffes et les éléments qu’on a sont les bons, les choses s’améliorent. Donc je pense que les choses vont aller en s’améliorant. La difficulté, c’est que nous sommes quand même sur un calendrier assez contraint, et qu’il faut qu’elles s’améliorent assez vite, pour que nous puissions mener le championnat à terme. C’est l’inquiétude que nous avons à l’heure qu’il est. Maintenant je sais qu’à la Ligue, aidée par la Fédération, le ministère y travaille d’arrache-pied, pour essayer de voir comment faire pour que les clubs puissent jouer les phases finales, sans neutraliser le championnat.
 


Quelles suites maintenant ? Vous allez prendre certaines mesures ?

F.R. : Deux choses. Au niveau des personnels administratifs, nous allons prendre une mesure très importante de chômage partiel ou total à partir de lundi. Et pour les joueurs, ce que je souhaite, c’est que Christian Lanta et Patrick Arlettaz en discutent avant tout avec eux pour les rassurer. Là aussi, on va essayer de trouver les meilleures solutions possibles en matière de compensation par l’Etat des charges fixes que nous continuons à avoir. Donc je crois qu’il faut être malin et attendre de voir les textes gouvernementaux qui vont sortir. Mais je crois que le point le plus important de ma déclaration c’est qu’il s’agit quand même de rugby, et que nous sommes face à un problème de santé publique. Donc remettons les choses dans le contexte. Le plus important est que nous ayons de bonnes nouvelles sur l’évolution et l’arrêt de cette pandémie. Le reste, vous savez, nous arriverons toujours à trouver les solutions. Maintenant il faut croiser les doigts pour que cette pandémie se calme dans les prochaines semaines.