Colère des forains de la Saint-Michel : les blocages se poursuivent à Toulouse
Une centaine de camions de forains perturbent la circulation. Ils dénoncent l'organisation de la fête Saint-Michel.
16 septembre 2022 à 15h53 par Brice Vidal
Qui dit vrai ? Les forains ont-ils refusé certains lieux proposés par la mairie, ont-ils séché les réunions d'organisation ? La municipalité a-t-elle roulé les forains dans la farine ? Le torchon brûle et on n'allait pas vers l'apaisement ce vendredi...
A l'appel de la fédération des forains de France et son émanation toulousaine, une centaine de camion s'est rassemblée ce vendredi matin vers 7 heures au péage nord de Toulouse : objectif faire revenir la mairie à la table des négociations. Car ça coince entre les forains et la majorité de Jean-Luc Moudenc. "Le maire veut définitivement tuer la fête Saint-Michel, ils ont tout fait pour gagner du temps" s'indigne Thomas Bruch un des représentants des forains qui déplore que rien n'ait été organisé sur l'île du Ramier pour accueuillir les 90 familles de professionnels ; pire, "depuis le 7 septembre les forains essaient d'inscrire les enfants dans les écoles de Toulouse et la mairie nous refuse, on a alerté la préfecture et l'académie, c'est une honte, on en a marre que notre profession soit traitée ainsi".
Les forains menaient des opérations escargot le matin, sur les secteurs ouest et nord du périphérique, le fil d'Ariane, Montaudran et la clinique Pasteur. L'après-midi un cortège s’installait à proximité du Zénith, un autre reprenait l'opération escargot sur le fil d’Ariane et près de l’aéroport.
Stéphane Dubief l'un des représentants des forains nous montrait le site censé accueillir la fête à partir de vendredi prochain, il pestait "par expérience en moins de 10 jours ou 15 jours, on n'est pas en capacité d'intégrer l'organisation cohérente d'une fête foraine : sécurisation des installations, résistance au sol, intérieur des halls, circulation du public" expliquait-il alors que la friche jouxte les travaux d'une des futures passerelles enjambant la Garonne. Les ouvriers en poste nous indiquaient qu'aucun ordre de pause sur les travaux ne leur était parvenus. "On essaie de nous faire passer pour des méchants parce qu'on manifeste mais la municipalité de Toulouse à une grande responsabilité : comment peut-on annoncer un jour que la fête St Michel a lieu sur l'île du Ramier et 10 jours plus tard faire le constat que rien n'a été organisé : c'est aberrant".
De son côté, le maire Jean-Luc Moudenc indiquait avoir averti les forains depuis un an et demi que le Zénith ne serait plus à disposition, il se dit scandalisé par ce blocus "on a recherché avec eux, on a inventorié 24 sites, on ne pouvait pas trouver de solution, ensuite ils ont dit non, puis oui sur l'ile du Ramier, ils n'ont pas participé aux réunions de préparation et ont envahi le terrain sans nous prévenir la semaine dernière. Enfin ils n'ont jamais donné leur réponse sur les aménagements temporaires que nous aurions dû faire pour qu'ils puissent venir". La fête Saint-Michel est bel et bien menacée à une semaine de la mise en service des manèges