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Ces familles toulousaines ne peuvent plus nourrir leurs enfants pendant le confinement

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Publié : 9 mai 2020 à 21h55 par Brice Vidal

Une maraude avec l'association Tous pour Toulouse qui distribue des colis alimentaires aux familles dans le besoin.

 

La Banque Alimentaire de Toulouse et sa région a récemment alerté sur "la précarisation croissante des plus fragiles et sur l’ampleur des besoins à combler."

Association des associations caritatives, elle indique depuis le 16 mars être passée de "100 à 170 tonnes de denrées distribuées" et "de 12 000 à 20 000 bénéficiaires par semaine". La Banque Alimentaire de Toulouse et sa région fournit en temps normal 95 associations en Haute-Garonne, Ariège et dans le Tarn-et-Garonne. Depuis le début de la crise du Coronavirus, "25 nouvelles associations ont rejoint les plus anciennes" explique la BA.

​Le gouvernement a annoncé un plan de soutien d’urgence de 39 millions d’euros pour l’aide alimentaire avec 25 millions d’euros pour soutenir les associations afin d’acheter des produits de première nécessité.

 

Des familles des quartiers périphériques qui sortent des radars

Malgré le travail des organisations comme le Secours populaire ou catholique, les Restos du coeur, certains passent au travers des radars sociaux. Des familles issues de quartiers défavorisés comme les Izards ou le Grand Mirail à Toulouse. Il s'agit souvent de mères élevant seules des fratries de plusieurs enfants, qui jusque-là bénéficiaient de tarifs préférentiels dans les cantines scolaires. Ces personnes en situation de grande pauvreté, l'association "Tous pour Toulouse" va à leur rencontre chaque semaine depuis le début du confinement.

 

Une initiative partie du bouche-à-oreille

Face centre culturel Alban Minville quartier Bellefontaine, Rakia et trois autres membres de l'association livraient ce vendredi des familles en pleine précarité alimentaire "ça s'est fait par le bouche-à-oreille, puis les services sociaux nous ont contacté et ont ciblé les personnes dans le besoin. On a alors lancé un appel aux dons". Plusieurs particuliers mais aussi des professionnels, comme la boucherie Marjaane à Saint-Alban, se sont mobilisés pour confectionner des colis. Dans les poches : du lait pour enfant, du papier hygiénique mais aussi viandes, légumes et aliments secs. 

Tous les vendredis, Ahmed Dahrour impulse ces livraisons "on a répertorié 67 familles dans le besoin, on vient de finir les quartiers nord de Toulouse : les Izards, Négreneys, Bourbaki et les Minimes" explique-t-il en débutant le secteur Mirail vendredi. Le fondateur de l'association Tous pour Toulouse ajoute "on a été très surpris d'apprendre qu'en centre-ville aussi, on doit livrer des familles de nécessiteux" touchés par cette grande détresse de la faim... 

 

Sans sortir les enfants "ne font que manger"

Fatima Zohra fait partie de ces mères de familles dans l'incapacité de nourrir leurs enfants "j'ai trois enfants et je n'ai droit à rien. Ni CAF ni rien" explique-t-elle soulagée de récupérer les denrées de l'association "le colis me permet de vivre toute la semaine". 

Même détresse pour Namariama, confinée dans un appartement de Bellefontaine avec ses huit enfants "d'habitude ils sont à l'école et restent à la cantine. A la maison, j'ai de grosses difficultés". Elle a craint de ne plus pouvoir les nourrir "c'est chaud, c'est vraiment chaud" répète-t-elle "tous les trois jours je vais au magasin pour faire le plein, il manque toujours quelque chose... Sans école et sans pouvoir sortir, ils ne font que manger !"

Toutes croisaient les doigts pour que l'école reprenne rapidement. Ahmed Dahrour nous avouera en repartant avoir vu des parents pleurer en récupérant leurs colis...

 

NOTRE REPORTAGE.