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Ce que cache l’affaire d’espionnage interne à la tête du Conseil Départemental de Haute-Garonne

Dossier. Eric Daguerre, ex-directeur de cabinet du président Georges Méric, a espionné les réunions de ses collaborateurs pendant le confinement révèlent nos confrères de Médiacités. Et il va être promu.

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26 mars 2023 à 8h05 par Brice Vidal

 

Le directeur de cabinet de Georges Méric, ex-président du Conseil départemental de Haute-Garonne, a espionné ces collaborateurs durant le confinement. Une information révélée par le site Internet d’investigations Médiacités. Maladresse ? Névrose du contrôle ? Selon l’enquête de nos confrères, corroborée par une source au sein de la collectivité « Eric Daguerre espionnait, depuis chez lui, une réunion qui se déroulait en partie en présentiel ». « Il avait les codes, se connectait trente minutes avant, attendait puis espionnait ». Les faits datent du premier confinement en avril 2020. 9 personnes participaient à cette réunion, notamment le Directeur général des services Bertrand Looses, des directeurs généraux délégués et la cheffe de cabinet du DGS.

 

Daguerre névrosé du contrôle ...

 

Toujours selon cette source interne et anonyme au Conseil départemental, « Eric Daguerre mettait la pression sur les directeurs généraux délégués ». Une autre source au sein de la collectivité précise que, las des demandes frénétiques de résultats sur les mesures à déployer face au Covid, le directeur général des services Bertrand Looses a sorti Eric Daguerre des réunions. Ce dernier n’aurait pas apprécié et se serait connecté grâce aux liens « pour voir si l’administration ne lambinait pas en son absence. » Et la rupture intervint entre les deux hommes au caractère très différent, Daguerre plus jeune et énergique, Looses un cadre de la vieille école, plus méticuleux. « Daguerre a été un peu con et s’est fait prendre » nous explique-t-on. Vexé et exigeant la démission du dirigeant, le DGS en a informé Georges Méric qui dédramatisait : maladroit mais pas illégal tranchait le grand patron, évacuant la notion d’espionnage de l’administration par le cabinet. Tout est rentrée dans l’ordre à la suite d’une réunion de recadrage.

 

Alors, pourquoi cette affaire sort maintenant ? Selon nos informations, Eric Daguerre s’est positionné et a été choisi récemment pour devenir le prochain directeur général des services du nouveau président du Conseil départemental, Sébastien Vincini. Le brillant directeur, socialiste évidemment, va ainsi diriger à partir du 1er juillet les 7000 agents du CD31 non sans avoir auparavant écarter Bertrand Looses.

 

... ou victime d'une cabale ?

 

Et la nomination ne plait pas à tout le monde dans cette collectivité où les syndicats sont très puissants. Pierre Izard – et Georges Méric dans la continuité – avait « généreusement acheté une forme de paix sociale » au sein du CD 31 affirme un fin connaisseur des lieux. A l’inverse, le nouveau président Sébastien Vincini compte serrer la vis, estimant que le département « n’a plus les moyens de distribuer sans compter primes et intéressements ». Vincini et Daguerre sont proches et le second apparaitrait, aux yeux des syndicats, comme le Père Fouettard du premier. Selon la source anonyme à l'origine de cette alerte « sous la pression, les directeurs généraux délégués sont dans l'obligation de la répercuter sur les agents, si bien que depuis l'arrivée du duo Vincini-Daguerre, les burn-out ne cessent de se multiplier. » La passation de pouvoir entre G. Méric et S. Vincini est agitée par quelques remous.