Castres. Le caporal Dylan, en route vers les championnats du monde de la Spartan Race

Ce qui pourrait être le programme d'une semaine d'entraînement pour un sportif lambda est ici condensé en 20 min. 150m de course à pied, série de burpees, saut d'obstacles puis de nouveaux 150m de course à pied. Et encore, ce n'est qu'un seul bloc de la séance du jour.

Sur les coups de 7h30 du matin, le caporal Dylan démarre son échauffement. Autour de lui, un pneu d'une soixantaine de kilos qui servira aujourd'hui de poids, au loin un mur qu'il faudra rejoindre au pas de course et tout autour, plusieurs hectares d'herbe jaunie par la chaleur des dernières semaines.

Le caporal, ancien légionnaire et originaire de la Réunion va devoir affronter au mois de novembre, les trois courses que composent les championnats du monde de la Spartan Race qui se courront cette année en Grèce. Une compétition découverte sur le tard par le soldat puisque sa première participation remonte au 7 mai dernier. Une première course « difficile au départ parce qu'avant le 7 mai, je me blesse à la main, raconte le caporal. Je prends une porte de blindée sur la main. Du coup, je décide d'y aller au talent ».

Sur cette première expérience, le parachutiste va remonter lentement sur ses concurrents. « Je pars dernier de la course de départ [...] mais je me retrouve deuxième tout au long de la course et je finis deuxième. »

« Amener le régiment au plus haut »

Bis repetita début juillet avec une 4e place pour sa deuxième participation à ce genre d'épreuve. Avant de s'envoler vers Sparte, le caporal Dylan va participer à une dernière compétition à Saint-Raphaël fin septembre.

Dernier galop d'essai pour le corps et le moral avant de jouer peut-être la gagne aux championnats du monde. En-tout-cas, l'objectif du caporal est déjà affiché, hors de question de finir une nouvelle fois au pied du podium. Mais quel que soit la place, c'est surtout faire briller les couleurs de son régiment qui lui importe. « C'est une fierté et essayer de finir le mieux possible et d'amener le régiment au plus haut, pour une première fois, c'est ce que j'envisage ».

Un suivi de champion

Pour se lancer dans cette épreuve, le caporal n'est pas seul. Pour l'entraîner, il est accompagné des Sergents-chefs Gaëtan et Frédéric. Ils construisent, cadencent, enregistrent et débriefent chacune de ses séances.
Ce matin, tandis que le chef Frédéric accompagne et encourage le caporal dans ses efforts, le chef Gaëtan lui, bloc note à la main, coche chaque exercice réalisé et prend les chronos.

Bilan ce matin, une séance avalée en 19 minutes sur les 20 prévues. Le temps des premiers retours, à chaud, le souffle encore un peu court, et le caporal Dylan retourne à sa journée au régiment.
Le Sergent-chef Gaëtan lui fera ensuite un compte-rendu plus détaillé pour affiner encore sa préparation. Des éléments importants pour la course évidemment, mais qui, pour le chef Gaëtan, s'intègrent également à ses entraînements du quotidien. « Cela nous permet aussi à nous, cellule spécialisée, de pouvoir toucher du doigt une partie très spécifique et très complexe qu'on n'a pas forcément la chance d'exercer au quotidien ».

Il reste donc un programme et des recherches de sponsors à boucler au caporal avant de prendre la direction de Sparte. Un parcours qui doit l'emmener jusqu'à la ligne d'arrivée traditionnellement placée devant la statue du roi Léonidas. Pour un soldat, ancien légionnaire, il y a des signes qui ne trompent pas.