Carole Delga dit non à l'accord PS-LFI et esquisse la création d'un nouveau parti
Toute la gauche occitane était suspendue à la décision de la Présidente de la Région. Elle ne quitte pas le PS mais entre en dissidence.
5 mai 2022 à 17h28 par Brice Vidal
La majorité des élus socialistes d'Occitanie devrait suivre son sillage et tous attendaient sa prise de parole. Dans une "Lettre à la Gauche" Carole Delga clarifie - s'il en était besoin - sa position. Elle est sans équivoque. "Le conseil national du Parti Socialiste se prononcera sur la stratégie et sur l’accord pour les élections législatives des 12 et 19 juin" et "je voterai contre cette stratégie et cet accord" écrit-elle. "Je le dis, puis je le fais : je veux une société où le progrès soit partagé par tous [...] une république accueillante [...] laïque [...] qui défend Charlie Hebdo [...] une France fière de ses valeurs, de son histoire, et de son rôle moteur en faveur de la construction européenne [...] un pays qui sache concilier économie et écologie [...] plus de moyens pour nos forces de police et de gendarmerie pour assurer la sécurité de nos concitoyens."
Stratégie de la dissidence
Carole Delga liste ainsi les divergences avec le programme de LFI et, sans annoncer qu'elle quitte le PS comme Bernard Cazeneuve, entre en dissidence en annonçant soutenir les candidats socialistes n'ayant pas eu l'investiture NUPES sur les circonscriptions occitanes, se mettant et les mettant ainsi en position d'être exclus du PS, "je soutiendrai donc les candidats de gauche qui s’engageront avec clarté, en fidélité avec nos valeurs communes". En effet, la direction nationale du PS, où l'aile gauche est majoritaire, n'aura à terme d'autre choix que de prononcer l'exclusion des frondeurs de son aile droite.
Un parti pour rassembler sociaux-démocrates du PS et leurs alliés ?
Carole Delga esquisse la création d'un futur parti / mouvement social démocrate, indiquant vouloir participer "avec courage pour que renaisse, demain, une vraie force de gauche, généreuse, sérieuse, ambitieuse et tolérante, au service des Françaises et des Français". Plusieurs élus socialistes ou PRG en Occitanie devraient ainsi rejoindre Carole Delga, avant ou après les élections. On pense, dans la région, à des élus comme la député Valérie Rabault ou plusieurs présidents de Conseil départementaux comme Christophe Ramond très opposé à une alliance avec LFI. Autant de personnalités politiques locales et nationales qui n'ont pas intérêt à jouer la stratégie du ralliement à LREM et du maroquin ministériel au risque de totalement se décrédibiliser en tout qu'opposants à Emmanuel Macron.