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Au tribunal de Castres, un dossier "terriblement classique" de violences conjugales

L'audience doit démarrer à 9h devant le tribunal de Castres

Publié : 9 mars 2021 à 10h17 par La Rédaction

Le conjoint a écopé d'une peine de prison ferme. A sa sortie, il devra porter un bracelet anti-rapprochement.

À peine a-t-il fait son apparition dans la salle d’audience, qu’il prend à partie son ex-conjointe. Il l’applaudit, il la fixe. Lorsque le président du tribunal donne lecture des déclarations faites aux gendarmes par cette jeune femme, pour lui ça en est trop. Il se lève, les agents de l’administration pénitentiaire tentent de l’évacuer de la salle, lui résiste. En sortant, il hurle : « Un jour, je sortirai. Et je te tuerai. » Elle, ne réagit pas. Elle baisse la tête.


Ce lundi 8 mars, journée internationale des droits des femmes, le tribunal judiciaire de Castres devait juger un dossier de violences conjugales et de soustraction d’enfants. Une « ironie du sort » qu’a tenu à souligner d’emblée l’avocate du prévenu. Les faits se sont produits la semaine dernière, près de Venès. La jeune-femme et ses trois enfants avaient quitté l’Aude pour venir se réfugier dans la Tarn, profitant de l’absence du père. À son retour, ce dernier avait alors pris sa voiture et était parti à leur recherche. Il les avait alors croisés sur la route, avait fait demi-tour avant de leur barrer la route et d’embarquer avec lui les trois enfants, dont la mère avait la garde. « J’étais à deux doigts de déclencher l’alerte enlèvement, confie la substitut du procureur, Claire-Marie De Agostini. Imaginez le traumatisme pour ces trois enfants. Madame est sous emprise, elle a très peur de lui. Cette victime, il va falloir sérieusement l’entendre. »

 

« Monsieur a cassé tous les téléphones de la maison »


L’avocate de la jeune femme souligne quant à elle un dossier « terriblement classique de violences conjugales ». Elle raconte qu’un jour, parce que sa conjointe voulait partir, « monsieur a cassé tous les téléphones de la maison ». « C’est une personne violente qui contraignait madame. Aujourd’hui, elle a peur pour sa vie », conclut la robe noire.
L’avocate du prévenu décrit un homme qui a perdu ses moyens. « Il ne voulait pas enlever les enfants. Ce qui est regrettable dans ce dossier, c’est qu’il s’agit simplement d’une rupture et que le dépôt de plainte de madame n’est là que pour acter cette rupture. »


Par rapport aux faits de soustraction d’enfants, le prévenu a été relaxé par le tribunal. Il a tout de même écopé de 30 mois d’emprisonnement, dont 12 avec sursis probatoire. À sa sortie, l’homme d’une trentaine d’années devra porter un bracelet anti-rapprochement.