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Au moins 5000 personnes à Toulouse pour rendre hommage à Samuel Paty

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Publié : 18 octobre 2020 à 19h00 par Brice Vidal

Emotion et recueillement place du Capitole.

 

Au moins 5000 personnes étaient rassemblées dimanche à Toulouse, place du Capitole, pour rendre hommage à Samuel Paty, le professeur d'histoire décapité vendredi dans les Yvelines. Brandissant des pancartes pour certains, ils saluaient dans le calme la mémoire de cet enseignant assassiné après avoir montré des caricatures de Mahomet à des collégiens de Conflans-Sainte-Honorine. Discours sobre suivi de longs applaudissements et d'une Marseillaise ont ponctué ce moment de recueillement. 

Politiques, monde enseignants, jeunes, seniors, anonymes, tous étaient venus dire un dernier adieu au prof devenu martyr de la République.

Dans la foule masquée, une émotion contenue. Francine mère de famille s'indignait "on ne peut pas vivre dans une telle société, ce ne sont que des apprentissages" ; près d'elle Francine soulignait "depuis Charlie rien n'a changé, il faut plus de fermeté et la laïcité à l'école".  Céline enseignante quinquagénaire en sanglot se disait "traumatisée par cet acte" selon elle il faut "continuer à transmettre des savoirs, faire réfléchir. Et permettre aux gens de penser par eux-mêmes".

Chloé étudiante fondait en larmes aussi "je suis sidéré qu'en 2020 il arrive ça, sur des personnes qui ne font que leur métier. On ne se sent plus en sécurité en France. C'est dommage, on a un si beau pays, tellement de mixité, et on n'arrive pas à s'entendre..."

Anna et Mina, deux soeurs toulousaines, étaient aussi venues rendre hommage à l’enseignant assassiné. Les lycéennes ont déjà été confrontées à l’obscurantisme de certains élèves musulmans "on a vu des réactions comme ça en cours, notamment une fois pour une femme nue, évoquée en cours de français" ; elles avouent "avoir un regard critique" sur l'Islam "grâce à notre père qui est Marocain mais s'est construit contre ça".  Elles tentent une forme d'explication "il y a des musulmans qui se sentent stigmatisés en France, renfermés, ils se sont construits uniquement par l'éducation qu'ils ont eu chez eux. Ils sont influençables et peu ouverts." Elles concluent "la seule réponse à cela est donc l'école, d'où l'importance d'être là aujourd'hui..."