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Assises du Tarn-et-Garonne : 20 ans pour Emile Azaïs

Le caractère prémédité a été retenu pour Emile Azaïs. 

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16 novembre 2016 à 18h06 par Brice Vidal

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Une peine de vingt années de réclusion criminelle a été prononcée mercredi par les assises du Tarn-et-Garonne à l'encontre d'Emile Azaïs, surnommé "le lapin", pour l'assassinat de son cousin germain, tué de dix balles par rivalité amoureuse. L'avocat général Pierre Vignolles avait requis trente années de réclusion criminelle au troisième et dernier jour du procès. Le meurtre, dont la préméditation a été retenue par les jurés après deux heures de délibération, s'est déroulé dans la communauté des gens du voyage, en septembre 2013 à Malause (Tarn-et-Garonne) quand la victime, Maurice Azaïs, 40 ans, était venu chez son cousin Emile, 39 ans, pour voir l'épouse de l'accusé avec laquelle il entretenait une relation amoureuse. Pour l'avocat général, le caractère prémédité du meurtre ne faisait pas de doute: "Emile Azaïs avait, avant les faits, menacé par écrit" la victime qui "avait dû le désarmer à deux reprises", a-t-il déclaré mercredi. En outre, l'accusé "avait une arme sur lui, le soir des faits", a poursuivi le magistrat. Et s'il n'était pas forcément au courant de l'arrivée de son cousin, il a tiré à six reprises avec son pistolet puis il "est revenu dans sa maison pour s'emparer de son fusil. Et de tirer trois fois, puis de recharger et retirer à bout portant sur le corps au sol", a renchéri M. Vignolles. "Ce n'est pas un problème d'amour mais d'honneur bafoué", a-t-il martelé, évoquant la personnalité de l'accusé, un délinquant condamné à cinq reprises, toxicomane, qui trompait et violentait sa femme, alors que son cousin travaillait. Cette affaire est celle "d'une exécution sans sommation. C'est une boucherie", a fustigé le représentant du ministère public.  Mardi soir, les parties civiles avaient appelé à éviter trois fausses pistes: "Le crime passionnel, parce que ce n'est pas la femme qui est morte, la légitime défense parce que la victime n'était pas armée" et la responsabilité de l'épouse, qui entretenait une relation adultère. Dans cette famille de gens du voyage sédentarisés, l'accusé trompait régulièrement son épouse, et celle-ci aurait voulu se venger en entretenant une relation avec Maurice Azaïs, selon l'accusation. Bien connu de la justice, Émile Azaïs serait impliqué dans de nombreuses affaires de vols et recels, en particulier dans le gang des cambrioleurs de châteaux sévissant dans le Sud-Ouest à la fin des années 1990 et spécialisé dans le vol des objets précieux et d'art. (Source AFP) 

Paul Le Fèvre, l’avocat des parents de la victime est au micro de Laurent Batigne.    ​