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Anne Hidalgo en meeting à Perpignan : "Je suis la candidate d'une colère que je veux transformer en espoir"

La maire de Paris et candidate du PS aux présidentielles de 2022 a réuni le millier de personnes ce dimanche dans la ville du maire RN Louis Aliot. 

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12 décembre 2021 à 20h17 par John Bourgeois

 
C'est un choix fortement symbolique. Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris et candidate pour son parti aux prochaines élections présidentielles, a rassemblé un millier de personnes  au Palais des Congrès de Perpignan, ville détenue par le Rassemblement National. "No pasaran!", a notamment proclamé ce dimanche Anne Hidalgo face "aux candidats de l'intolérance" contre lesquels elle a promu une France "juste et réunie" et appelé de nouveau à l'union de la gauche.

"L'union à gauche", c'est justement le message déjà bien introduit par les différents représentants politique d'Occitanie, réunis à Perpignan pour l'occasion. La présidente du département des Pyrénées-Orientales, Hermeline Malherbe, a débuté le meeting, laissant ensuite la place au maire de Montpellier Michaël Delafosse, à la député du Tarn-et-Garonne Valérie Rabault, et à la présidente de la région Occitanie Carole Delga. Des forces locales venus réaffirmer leur soutien à leur candidate, pour l'heure mal placée dans les sondages. "Le sondage où elle est donnée à 3 c’est 0 en Occitanie et en Nouvelle Aquitaine, cela s’appelle de l’escroquerie intellectuelle", nous a d'ailleurs glissé Carole Delga après le meeting. 

L'union face à la droite

C'est après les discours respectifs de ses amis socialistes, qu' Anne Hidalgo s'est lancée dans une prise de parole d'une heure devant la salle pleine du Palais des Congrès perpignanais, avec toujours un mot pour ses adversaires. "Je viens, disent-ils, dans un fief de l'extrême droite, dans un milieu hostile, dans une ville vouée au repli. Mais il n'y a pas de fief en France, il n'y a pas de chasse gardée, de terre interdite. Il n'y a qu'une République !", a-t-elle affirmé. La maire de Paris, également critique sur le dernier mandat d'Emmanuel Macron, se veut la candidate de "la réconciliation". "La France est trop fracturée, elle est trop en colère. Il ya trop de mépris, il y a trop d'arrogance, il y a trop d'injustice. Je suis la candidate d'une colère que je veux transformer en espoir !" 

 

Anne Hidalgo

 

Devant un public catalan déjà conquis (sympathisants et élus PS principalement) Anne Hidalgo a alors évoqué plusieurs sujets. Avant de parler des grandes lignes de son programme, elle est revenue sur sa proposition de primaire à gauche, qui n'a pour l'heure pas connu un franc succès, mais qui est selon elle "le seul chemin qui permet de se rassembler". "Il nous reste le temps de débattre fraternellement devant les citoyens, de nous soumettre à leur verdict et de l'accepter", assure de nouveau la candidate. 

"Le serment de Perpignan" dans son programme


Déployant ensuite son programme, la maire de Paris a notamment promis "le droit de vote aux élections locales" pour les étrangers et "que les personnes sans-papiers établies en France depuis un long délai, disposant d'un travail et d'un logement seront régularisées". "Mon quinquennat s'ouvrira par des mesures claires et nettes de pouvoir d'achat, par la hausse des salaires, en commençant par une augmentation de 15% du Smic", a-t-elle encore exposé avant de promettre : "Présidente, je sanctuariserai à 62 ans l'âge de départ à la retraite. C'est le serment de Perpignan". Repousser l'âge du départ à la retraite est en effet "la plus injuste des décisions" pour Anne Hidalgo qui a donc profité de ce meeting pour édifier une nouvelle promesse de sa campagne. 

"Anne Hidalgo a fait beaucoup d'annonces" se satisfaisait Carole Delga à la suite du meeting. La présidente de région précise : "en particulier pour la jeunesse avec la dotation universelle, et puis aussi avec un discours très ferme sur l'accueil que nous devons aux migrants, mais  également sur le respect intégral de la République, voilà un très beau rassemblement organisé par les catalans, et on en est ravi."

 

Anne Hidalgo
Carole Delga, présidente de la région Occitanie

 

Des sympathisants conquis 

C'est dans une acclamation générale qu'Anne Hidalgo s'en est allée de la cité catalane, laissant ses sympathisants, militants, et élus de la gauche dans un enthousiasme général. Comme dans tout meeting, il est pour eux bien évidemment difficile de trouver des défauts au discours de la candidate du Parti Socialiste. "C'est la candidate idéale, déjà tout est dans le pronom, c'est une femme", nous dit Gilles à la sortie du Palais des Congrès. Lui qui n'avance pas ce seul argument : "c'est la bonne candidate parce qu'elle est capable d'incarner une synthèse de la gauche", ajoute-t-il. 

Certains militants, eux voulaient avoir des réponses à leurs interrogations, tant sur le programme, que sur la capacité à s'unir à gauche, comme Anne Marie. "Cela m'a conforté, ça nous a redonné de la force. Et j'ai trouvé tout le monde très enthousiastes et très prêts à se battre pour des idées", nous dit cette Tarn-et-Garonnaise. "Je peux vous dire qu'on était déjà convaincu, et là, on a repris de l'élan", confirme Espérance, lui élu dans le Tarn. Et les derniers sondages ne viendront pas ternir sa motivation. "C'est pas ce qu'on nous disait à la radio ou à la télé depuis Paris. Chaque fois, des sondages bas, alors qu'en réalité je pense que les gens vont prendre des boomerangs dans leurs bouches. Et on continuera la campagne, et on fera la surprise", assure-t-il. L'espoir est donc bien là, la surprise, elle, attendra à minima le 10 avril prochain.

 


Pour revivre l'intégralité du meeting, c'est ici. 

 

Sympathisants du PS à Perpignan



John Bourgeois avec AFP