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"Agression" à la caserne près de Toulouse : le gendarme avait tout inventé

Le parquet avait ouvert une enquête pour tentative d’homicide. Le militaire, qui a fait feu à deux reprises, était un mythomane.

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18 novembre 2021 à 10h21 par Brice Vidal

 

Des doutes apparaissaient dès les premières constatations et nous étions la seule radio à en faire état dès vendredi matin. Le gendarme de Villefranche de Lauragais, qui affirmait avoir été agressé dans l’enceinte de la caserne, aurait tout inventé.

Il avait indiqué avoir été agressé par un homme armé alors qu'il se trouvait sur le parking, dans l'enceinte de la brigade de Villefranche-de-Lauragais jeudi 11 novembre peu après 23 heures. Le gendarme avait tiré deux coups de feu, précisant que l'inconnu avait pu prendre la fuite. 

Le parquet de Toulouse qui diligentait vendredi dernier une enquête pour tentative d’homicide indique ce jeudi que le militaire a été placé en garde à vue la veille, « ces derniers actes d’enquête semblent établir que la supposée victime a inventé une agression qui n’a pas eu lieu » indique Samuel Vuleta Simon, procureur de la République de Toulouse qui va poursuivre le gendarme « pour dénonciation d’un délit imaginaire et dégradation de biens publics, respectivement punis de 6 mois et 5 ans d’emprisonnement et 7500 et 75 000 euros d’amende » ; « la fragilité psychologique de ce militaire  semble être la cause des faits » ajoute le procureur.

Les enquêteurs de la Section de recherches de la gendarmerie de Toulouse "sans n'écarter aucune piste" avaient réunis assez d'éléments - constatations matérielles et objets retrouvés - "pour mettre sérieusement en doute" la version de leur collègue. Les résultats d'analyses biologiques et psychiatriques ont confirmé "les doutes des enquêteurs" qui avait alors "réentendu le plaignant".

Le gendarme a été déféré ce jeudi au parquet, lequel a requis un placement sous contrôle judiciaire, "comportant une interdiction d'exercer sa profession et une interdiction de détenir ou porter une arme". Il sera jugé prochainement.