Affaire Patricia Bouchon : une brèche dans la défense de Laurent Dejean
L'accusé a reconnu avoir possédé une Clio semblable au véhicule suspect.
Publié : 26 mars 2019 à 14h05 par Brice Vidal
L'audition de Laurent Dejean devant la cour d'Assises de Haute-Garonne était très attendue. Le quadragénaire, psychotique, est accusé d'avoir tué Patricia Bouchon le 14 février 2011 entre 4h30 et 5h du matin. On a sans doute assisté à un premier tournant ce mardi. Fragile, confus, il se contredit parfois mais finit par avouer être l’ancien propriétaire d’une Renault Clio blanche. Le fameux véhicule aperçu par le témoin clé, Nicolas Gélis. Ce même témoin qui a permis de brosser le portrait-robot ressemblant à Laurent Dejean.
Des dénégations devenues intenables
Un mot vient à l'esprit lorsqu'on écoute Laurent Dejean, faiblesse : faiblesse de l’intelligence et faiblesse de l’argumentation. Il avoue désormais avoir possédé la fameuse voiture blanche "achetée et revendue au camp gitan de Ginestous" dira-t-il. Véhicule que Nicolas Gélis affirme avoir vu tout près de la joggeuse juste avant son meurtre. Un ami d'enfance de l'accusé, Jean-Luc de Biasi, a été formel à la barre la semaine dernière : Laurent Dejean possédait une Clio blanche.
" Vous êtes incarcéré depuis toutes ces années et n’avez jamais reconnu avoir possédé ce véhicule, qu’aviez-vous à cacher avec cette voiture ?" demandera l'un des assesseurs du Président Roussel "J'ai menti au juge d'instruction, j’avais peur des ennuis, la Clio n’avait pas de carte grise" lâchera Dejean. La cour appréciera alors que l'accusé avait l'habitude de rouler sans papier et de "désosser" des voitures. "Vous n'aviez jamais dit que vous vous étiez débarassé du véhicule" renchérit Léna Baro, avocate de la partie civile. Guy et Pierre Debuisson - qui représentent Laurent Dejean - rappelleront que l'accusé a fini par reconnaître en fin d'instruction qu'il possédait un tel véhicule.
L'autre avocat de la partie civile Me Stéphane Juillard insiste à son tour "vous avez déclaré avoir vu Patricia Bouchon au tabac où vous admiriez son postérieur, à la mairie aussi ! Et vos amis prétendent que vous aviez l'habitude de sortir la nuit !" L'accusé se braque "non je l'ai vu une seule fois, en journée, une joggeuse... je ne me souviens pas..." Mémoire apparemment sélective de Laurent Dejean, puisque questionné sur sa violence potentielle il retrouvera les noms des deux seules personnes sur lesquelles selon lui il a levé la main... à l'école primaire.