Affaire Martine Escadeillas : un Isérois mis en examen pour homicide volontaire
Rebondissement dans un crime vieux de plus de 32 ans.
Publié : 25 janvier 2019 à 13h02 par
Son corps n’a jamais été retrouvé, mais des éléments nouveaux viennent d'apparaître dans l’affaire Martine Escadeillas. La jeune femme de 24 ans a disparu à Ramonville St Agne, le 8 décembre 1986. "Le cheminement procédural a été complexe" rappelle ce vendredi le procureur de la République Dominique Alzéari. L'affaire avait été classée non élucidée en 1989, puis relancée 10 ans plus tard après une émission de télévision (témoin n°1), à nouveau clôturée en 2008 alors qu'une personne mise en examen aura fait l'objet d'un non-lieu. L'ombre du tueur en série Patrice Alègre avait également un temps plâné sur ce dossier. Enfin, l’information judiciaire a été rouverte sur le chef d'homicide involontaire et non d'assassinat - en raison d’un courrier d’un proche de la famille de la victime en 2016 - en juillet dernier. Le témoignage a été jugé crédible.
Un tournant décisif
Un homme de 55 ans, interpellé en Isère mardi, vient d’être mis en examen pour homicide volontaire. 23 ans au moment des faits, l'homme avait quitté la région toulousaine peu de temps après le drame. Les éléments sont soumis à un magistrat instructeur qui va poursuivre ses investigations. "Dans ce type de dossier il y a une constante [...] les enquêteurs, les juges d'instruction, les parquets n'abandonnent jamais complètement. Et c'en est une illutration" rappelle Dominique Alzéari.
Le suspect n'a pas souhaité s'exprimer lors de sa mise en examen. De nouvelles auditions sont prévues. Il avoue une violente rixe avec la victime, reconnait son implication directe dans les faits, mais ne fait pas d'aveux circonstanciers.
Le Procureur revient sur la commission des faits qui se sont déroulés dans la cage d'escalier et non dans l'appartement de la victime.
Pour Dominique Alzéari, le suspect est un amoureux éconduit par la victime. Le meurtrier a agi seul.
La Section de recherche de la gendarmerie a repris l’ensemble des pièces de procédure, notamment avec le logiciel Anacrim et des analystes criminels. L'hypothèse a été confirmée. Les hommes du colonel Coué ont aussi fait intervenir des « profilers ».