Accident mortel à Castres : l'auteur jugé devant le tribunal judiciaire
Publié : 3 mars 2021 à 10h19 par La Rédaction
L'accident dans lequel un jeune supporter du Castres Olympique avait perdu la vie en 2018 avait ému tout le département. Le conducteur était présenté mardi devant le tribunal judiciaire.
La journée ne devait être que fête entre amis. Le 26 mai 2018, Julien, jeune supporter du Castres Olympique vient de voir, accompagné de ses amis, la demi-finale du top 14 sur grand écran à Castres. Le groupe de jeunes fête la victoire autour de quelques bières. L'heure tourne. Bientôt, les joueurs du CO rentreront du match et atterriront à l'aéroport de Castres. Julien et ses amis prennent la route, lui est assis derrière. À l’avant, le conducteur de la Peugeot 208 GTI a trop bu. Sur un tronçon de départementale limité à 90km/h, lui accélère et atteint facilement les 110km/h. Arrivée à un virage, il perd le contrôle de son véhicule, celui-ci percute un arbre, fait des tonneaux et se retrouve retourné, à l’envers. Face au choc, Julien est éjecté du véhicule. Il ne survivra pas.
Mardi, le conducteur de la voiture, la vingtaine passée au moment des faits, était présenté devant le tribunal judiciaire de Castres. Trois ans ont passé depuis l’accident, mais l’émotion reste vive. Au premier rang de la salle d’audience, les parents et la sœur de Julien. Ils ne peuvent retenir leurs larmes. Ce qui leur est arrivé, c’est tout ce que des parents redoutent. « Ils sont partagés entre le sentiment de ne pas accabler, et celui de ne pas pardonner », déclare leur avocat face au tribunal.
Le prévenu pleure aussi. Il ne se souvient pas des détails de cette journée. La présidente tente de comprendre. « Pourquoi prendre le volant alors que vous aviez bu ? », interroge-t-elle. Après un court silence, le prévenu répond : « Je me sentais en état de conduire ». Les parents de Julien baissent la tête.
Trois ans d'emprisonnement
Depuis l’accident, la seconde victime ne peut plus bouger son bras mais ne se souvient plus de rien. Le procureur parle de pédagogie. « Que faut-il faire pour que jeunes et moins jeunes ne prennent plus le volant après avoir bu ? » gronde-t-il. Puis, il termine, en direction du prévenu : « Ce soir-là, vos amis vous ont fait confiance, et vous avez trahi cette confiance. »
Me Gaelle Simonin, qui défendait le conducteur, a expliqué que son client regrettait, depuis trois ans.
Mardi, le tribunal judiciaire de Castres a condamné l’homme à trois ans d’emprisonnement dont deux avec sursis probatoire. Une annulation de repasser le permis de conduire durant un an a également été prononcée.
Thomas Naudi