A69. Avant la "sortie de route", un camp sort de terre à Saïx
À quelques heures de la manifestation contre l'autoroute A69 prévue ce samedi 22 avril 2023, une centaine de manifestants ont entrepris la construction d'un camp sur la commune de Saïx (Tarn). Chapiteaux, barnums, le montage doit se poursuivre aujourd'hui.
21 avril 2023 à 10h52 par Axel Mahrouga
La voiture de gendarmerie postée à l'intersection ne permet plus de doutes sur la direction à suivre. Au fond de la rue des Étangs, à Saïx (Tarn), l'entrée d'un champ est fermée par une petite chaîne. Derrière, installés sur une petite table, à l'ombre, quatre bénévoles sont chargés de l'accueil des nouveaux arrivants.
Depuis l'aube, le champ d'environ 8 000 mètres carrés, laissé à disposition par un agriculteur qui doit se faire exproprier, se mue doucement en mini-village. Sur les parkings, encore clairsemés, les premières voitures et fourgons ont déjà pris place. Sur les plaques d'immatriculation, on devine des véhicules tarnais, haut-garonnais, mais aussi d'autres régions en France.
Alors que le soleil commence a descendre, deux chapiteaux, massifs, finissent d'être montés. À terme, sur le camp, en plus de ces deux structures imposantes, ce sont "beaucoup de barnums, qui vont arriver, que ce soit pour les médics, les psy ou la garderie. On a également une cantine pour nourrir tout le monde", décrit Camille*, membre du collectif Extinction Rebellion Toulouse et dans l'organisation de ce week-end.
Installation sous surveillance
Pour déployer le reste du dispositif, les collectifs à l'appel de ce week-end de mobilisation attendent de nouvelles paires de bras aujourd'hui. Si en fin de journée, les derniers camions entrent et sortent sans encombre du camp, il a fallu investir les lieux en catimini à l'aube pour les manifestants. "Ça a été un déploiement assez discret pour éviter d'être bloqué par les forces de l'ordre, développe Camille. Néanmoins, dès que le camp a été monté, une vingtaine de fourgons de gendarmerie mobile qui sont venus pour constater".
Une installation qui reste légale, le terrain ayant été prêté par le propriétaire. Mais dans une communication publiée hier, la Préfecture du Tarn rappelle que cette organisation doit rester "provisoire et [telle qu'elle] a été constatée depuis ce matin sur la commune de Saïx";
Les contours de la manifestation s'affinent
Si d'un côté, les logisticiens finissent de décharger les bancs pour les repas de ce soir, en parallèle, les discussions sur le tracé de la manifestation continuent. La marche a bien été déclarée en préfecture mercredi après-midi, mais les contours du tracé ne comportent "ni parcours suffisamment précis, ni lieu de départ, ni lieu d'arrivée, ni précisions sur les mesures de sécurité mises en œuvre par les organisateurs", déplorait hier soir les services de l'Etat.
Alors sur le camp, les discussions continuent entre les organisateurs. Thomas Brail, le président du GNSA (Groupe National de Surveillance des Arbres), vient tout juste de terminer une concertation à ce sujet. "Ça bloque un petit peu avec le Préfet pour des lieux de circulation. On souhaite sortir du camp pour aller marcher, mais tout ça en toute bienveillance !"
Entre les derniers préparatifs et l'accueil des manifestants, la journée s'annonce chargée entre les chapiteaux. Combien de personnes rallieront Saïx ce week-end, difficile encore de pouvoir l'estimer précisément. Dans une note révélée par nos confrères de RTL, les Renseignements Territoriaux estimaient entre 1500 à 2000, le nombre de contestataires qui défileront dans le Tarn ce week-end. Seule certitude chiffrée à cette heure, tout ce monde sera encadré par environ 800 policiers et gendarmes déployés pour l'occasion.