5e vague : la filière événementielle décrète l’état d’urgence en Haute-Garonne
Les professionnels attendent des mesures fortes du gouvernement : décalage du PGE et retour du fonds de solidarité.
20 décembre 2021 à 14h48 par Brice Vidal
Ils se sont réunis, ce lundi, dans un grand hôtel toulousain pour faire part de leurs inquiétudes. Le mouvement patronal Medef, l’UMIH (union des métiers de l’hôtellerie et de la restauration) assistés de représentants de la CCI de Haute-Garonne ne décolèrent pas. Les conséquences de la 5e vague de l’épidémie et l’incertitude autour du variant Omicron impacte très durement le secteur. Il enregistre entre 60 et 100 % d’annulation pour décembre et janvier : qu’il s’agisse des grands événements, des repas de réveillon ou des événements d’entreprises.
Les professionnels font grise mine et attendent de l’Etat des mesures fortes, « il faut décaler le remboursement du PGE sinon il y aura des liquidations en cascade » estime Pierre Olivier Nau président du Medef 31 qui veut aussi « le retour du fonds de solidarité à taux plein et le retour du chômage partiel à taux plein ». Les professionnels de l’événementiel, l’hôtellerie et la restauration craignent aussi « le départ des collaborateurs, ils sont totalement démotivés, ça va au-delà de la question financière ».
Le flou du gouvernement sur la question des événements d'entreprises
« On est à plus de 50% d’annulations sur tout le marché restauration et traiteurs » précise Thomas Fantini vice-président du Medef 31 en charge de l’événementiel. Pour le premier trimestre 2022 « la filière est à 100% d’annulations ou de reports après mars » s’alarme-t-il. Les professionnels veulent des protocoles sanitaires clairs car « on veut travailler », alors qu’à ce stade « on nous dit qu’il ne faut pas le faire, mais on ne l’interdit pas » déplore-t-il. Malgré trois mois de reprise, certaines de nos entreprises « ont consommé l’intégralité de leur PGE pour survivre » ; « des gens nous appellent tous les jours pour dire qu’ils ne tiendront pas » alerte Thomas Fantini.
La filière événementielle représente 3000 emplois directs et 6000 emplois indirects sur l’agglomération toulousaine soit 250 entreprises. En y ajoutant l’hôtellerie et la restauration c’est 5000 entreprises et 35 000 emplois en Haute-Garonne « mais ça n’a pas l’air d’émouvoir nos dirigeants » tacle Philippe Belot, vice-président de l’UMIH 31.
Les traiteurs ne travaillent plus
Nathalie Faidherbe, traiteur à Aucamville « craque », elle a eu 70 à 90% d’annulations. Elle déplore le manque d’anticipation « avec les vaccins et les mesures de distanciation, on a passé la quatrième vague sans souci, comment pouvait-on imaginer qu’il ne fallait pas engager des pré-commandes auprès des fournisseurs ». Elle reproche le flou instauré par le gouvernement qui s’est dit défavorable aux événements d’entreprises « sans mettre de cadre ». « On aurait dû être accompagnés ou permettre de faire des événements en mode restaurant ». Car la conséquence : les clients ont annulé massivement et veulent leurs acomptes « c’est inextricable ». La filière attend une forme de « solidarité des grandes entreprises » qui réclament actuellement leurs arrhes. Comme ses confrères Nathalie Faidherbe pointe aussi « le moral pitoyable des salariés » de la filière « on va les perdre... » craint-elle.