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"25 centimes de remise sur le GNR c’est pas assez ! " : les agriculteurs en colère mobilisés sur deux péages près de Toulouse

Des opérations péage gratuit étaient organisées par les Jeunes Agriculteurs à l’Union et Villefranche-de-Lauragais. 

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23 mars 2022 à 10h31 par Brice Vidal

 

La colère gronde chez les paysans de Haute-Garonne.

Une petite centaine de paysans se mobilisaient, ce mercredi matin, à l’appel des Jeunes Agriculteurs de Haute-Garonne. Ils dénoncent la hausse des prix du carburant, des aliments et des engrais, suite notamment à la crise ukrainienne. Deux points de rendez-vous étaient fixés, le péage de l’Union dans le sens Albi -Toulouse et le péage de Villefranche-de-Lauragais. Les exploitants ont mis en place des opérations "péage gratuit", mais seules deux ou trois voies étaient accessibles. Conséquence un joli bouchon entre Montastruc et l’entrée de Toulouse par l’A68.

La majorité des automobilistes étaient compréhensifs « c’est normal avec tout ce qu’il se passe, nous sommes chefs d’entreprises donc on a le même problème », même si quelques-uns étaient un brin énervés ; « je suis fonctionnaire et quand je manifeste tout le monde s’en bat les c… » s’agaçait un quinquagénaire lors d’un échange tendu avec un agriculteur qui tractait.  

 

Les agriculteurs estiment être laissés sur la touche

Thomas Klunker des Jeunes agriculteurs de Haute-Garonne estimait ne « pas avoir été entendus la semaine dernière, quand on a bloqué le dépôt de carburant Lespinasse » alors « maintenant on veut des mesures concrètes » car « il y a des gros problèmes de trésorerie sur certains élevages où le prix des aliments a triplé en quelques semaines et ces exploitations ne passeront peut-être même pas le mois. »  

Pour Jean-François Lamasset, président de la FDSEA 31 l’agriculture est en péril, « on a des charges qui ont augmenté comme jamais, l’engrais valait 300 euros l’an dernier, aujourd’hui il en vaut 1320 », « c'est du jamais vu avec du gasoil à deux euros, alors 25 centimes de remise sur le GNR c’est pas assez ! ». « Le consommateur va encore payer plus cher et au milieu, il y a des gens qui se servent » tonne-t-il. « Et si on veut une souveraineté alimentaire il faut revenir aux anciennes bases : produire, lever les jachères, sinon le Français va payer l’alimentation à des prix exorbitants… » Les agriculteurs promettent de nouvelles actions  dans les jours à venir.