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La PJ démantèle le plus gros trafic d'héroïne de Toulouse

14 personnes auraient été interpellées, une douzaine devraient être mises en examen.

Les policiers de l'Office anti-stupéfiants de Toulouse ont levé du gros gibier.
Les policiers de l'Office anti-stupéfiants de Toulouse ont levé du gros gibier.
Crédit : @100%Radio

10 novembre 2023 à 10h35 par Brice Vidal

Il s'agissait probablement du plus gros trafic d'héroïne de Toulouse, une drogue qui fait des ravages chez les consommateurs. Une quinzaine de personnes auraient été interpellées et c'est toute la pyramide de ce réseau extrêmement actif et structuré qui s'effondre.

 

6 mois d'investigations et 8 kilos saisis

Agissant sur commission rogatoire, les policiers de l'OFAST (Office anti-stupéfiants) ont lancé leur coup de filet mardi et mercredi (7 et 8 novembre 2023), ils auraient intercepté un convoi venu du nord de la France, le "go-fast" transportait 8,3 kilos d'héroïne soit l'équivalent de 250 000 euros. Cette équipe de trafiquants était vraisemblablement surveillée depuis au moins 6 mois et aurait effectué plusieurs dizaines de voyages pour ramener la poudre brune sur l'agglomération toulousaine. Mais également de la cocaïne à grande quantité. Le produit pur arrive régulièrement en Europe via les ports français, belges et hollandais (Le Havre, Anvers, Rotterdam) ; véritables plaques tournantes de l'héroïne venue de Turquie et d'Asie centrale et de la cocaïne importée d'Amérique du Sud.

 

Le gang faisait le publicité de sa marchandise via Télégram

Le mode de commercialisation aurait particulièrement attiré l'attention des enquêteurs de la police judiciaire (DTPJ) : une fois sur la Ville rose le poison était écoulé via la messagerie cryptée Télégram "Allo Cookie 31". Les revendeurs donnaient des rendez-vous pour des livraisons directes ou par le biais de points de deal éphémères. "Ils faisaient même de la publicité" avec "des QR codes donnant accès aux offres que les clients n'avaient plus qu'à choisir" nous explique un fin connaisseur du dossier. Autre particularité de ce clan, il n'était pas basé spécifiquement dans un quartier de Toulouse mais disséminé sur l'ensemble de la périphérie toulousaine : Empalot, Izards, Bagatelle, Pibrac ou Plaisance du Touch. Le maillage était extrêmement efficace. "Tous les mis en cause sont bien connus de la justice et ont oeuvré dans des trafics antérieurs" nous dit-on. Les suspects ont-ils décidé de s'associer après avoir fait connaissance en prison ? L'information judiciaire ouverte permettra probablement de le savoir.

En fin de semaine, 12 suspects étaient mis en examen par la juge d'instruction toulousaine Marion Bireau, notamment pour trafic de stupéfiants en bande organisée. La justice ayant requis l'appui de deux juges des libertés et de la détention (JLD) pour traiter ce dossier hors norme. Onze d'entre eux ont été placés en détention provisoire, un écope d'un contrôle judiciaire. L'enquête va se poursuivre.