INFO 100%. L’avocat historique de Cédric Jubillar blanchi par ses pairs en commission disciplinaire
L’Albigeois Jean-Baptiste Alary passait en conseil de discipline, pour avoir contacté une partie civile durant l’instruction. C’est interdit. On vous explique l’affaire dans l’affaire.
18 novembre 2023 à 15h12 par Brice Vidal
C’est dans une salle discrète mise à disposition par la cour d’appel de Toulouse que Jean-Baptiste Alary, avocat historique de Cédric Jubillar, est passé en commission disciplinaire lundi dernier. Un collège composé uniquement d’avocats. Ces derniers viennent de blanchir, dans une décision datant de vendredi 17 novembre 2023, le pénaliste tarnais qui faisait l’objet d’une procédure lancée par le parquet général de Toulouse.
Pourquoi le parquet général a décidé de porter l’affaire en commission disciplinaire ?
Jean-Baptiste Alary avait commis, selon l’autorité judiciaire, une faute déontologique durant l’instruction de l’affaire Jubillar où il officie en défense. L’avocat de Cédric Jubillar a téléphoné à Nadine F. la mère de son client, partie civile dans le dossier, lui demandant de ne pas changer d’avocate. Pourquoi ? Jusqu’à l’affaire de l’interview de Nadine F. sur 100% RADIO Me Jessica Chefaroudi, proche de Jean-Baptiste Alary, était le conseil de la mère de Cédric Jubillar. Suite à nos informations Nadine changeait une première fois d'avocat*, pour au final, sur les conseils d’un journaliste très au fait du dossier choisir d’être défendue par Me Géraldine Vallat.
Jean-Baptiste Alary contactait alors Nadine, qu’il connaît puisqu’il s’occupait déjà des intérêts de son fils dans le cadre du divorce du couple Jubillar, pour lui demander de reconsidérer sa décision. C’est totalement interdit pour un avocat de contacter une partie adverse. Jean-Baptiste Alary a été pris la main dans le sac puisque Nadine, dans le cadre de la commission rogatoire des juges d’instruction en charge du dossier, était sur écoute téléphonique. En creux, Me Alary était soupçonné d’avoir voulu manipuler l’instruction en se ménageant une partie civile acquise à sa cause.
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Pour Me Alary, le parquet général essaie d’entraver l'exercice de la défense de C. Jubillar
Lundi dans ses réquisitions, le parquet général de Toulouse a demandé - pour ses manquements présumés - des sanctions à l’encontre du pénaliste albigeois : interdiction temporaire d’exercer de 3 mois, interdiction de diriger un barreau pendant 5 ans.
La défense de Me Alary pointait dans sa plaidoirie « la volonté de porter atteinte à la défense de Cédric Jubillar », comprenez : une procédure téléguidée pour affaiblir les conseils la défense du plaquiste mis en examen pour homicide par conjoint. Vendredi le conseil de discipline des avocats concluait à l’absence de faute de Jean-Baptiste Alary arguant que Nadine F., mère du suspect numéro 1 était une partie civile « singulière » puisqu’elle était précédemment cliente de Me Alary. Les pairs du pénaliste faisaient aussi litière du manquement à la confraternité.
Le parquet général a un mois à compter de vendredi pour faire appel. Le cas échéant l’audience se jouerait, non pas devant un collège uniquement composé d’avocats, mais de magistrats. Reste à savoir si le parquet général voudra aller au clash. La défense de Cédric Jubillar pourrait se saisir de cette "affaire dans l'affaire" en criant à l’acharnement.
* La conversation de l'avocat tarnais ferait en réalité référence à ce premier conseil.