Historique. Opération déplacement du monument aux morts réussie à Toulouse
8.000 personnes ont assisté au déplacement du monument aux morts ce jeudi, à Toulouse… Un chantier colossal !
31 août 2023 à 16h50 par Brice Vidal
Tisséo avait vu les choses en grand pour le déplacement du monument aux morts : animations, discours des élus et écrans géants pour voir plus de 1.000 tonnes déplacées de 35 mètres.
Dans le cadre des travaux de la future ligne C du métro, le monument a été déplacé pour éviter qu’il soit détérioré par les travaux de la future station de métro François-Verdier ; « on avait trois options : le confortement, mais c’était impossible sur un trou de 40 mètres, le démontage, mais la partie haute du monument est indémontable. On avait plus qu’un troisième choix, qui était le moins probable au début » expliquait Jean-Michel Lattes, président de Tisséo.
Cette opération inédite a été lancée par Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, qui se félicitait de voir autant de monde assister à l’événement « je suis fier, Toulouse est une terre d’innovation, il n’était pas question de le faire en catimini, de nuit. Les Toulousains l’auraient mal vécu et ils auraient eu raison. » : 8.000 Toulousains étaient en effet au rendez-vous pour assister au petit voyage de l’édifice, « j’espère qu’ils ont tout bien ficelé et prévu le coup » rigolait Michelle la retraitée avant le début des hostilités.
Sur l’aspect technique de ce déménagement temporaire, Jean-Jacques Laporte, directeur de la troisième ligne de métro pour Tisséo ingénierie détaillait le processus ; « la première étape est de lever le monument, puis de le faire tourner pour le placer dans l’axe des allées. Afin de le déplacer d’une trentaine de mètres. On est à peu près sur une durée théorique de 3 heures, le monument est constamment surveillé en permanence par un ordinateur. » Faire pivoter puis avancer le monument était finalement plus rapide que prévu « le monument s’est très bien comporté, ça se prouve par la rapidité avec laquelle on le déplace, on a des capteurs un peu partout » indiquait Thibault Danho, ingénieur travaux chez Bouygues. Bernard, ancien ingénieur dans l’aviation, était venu par curiosité « compte tenu de la complexité, je suis étonné de la vitesse à laquelle ils ont fait la rotation de 90 degrés ».
« C’est un événement incroyable de déplacer un tel monument ça parait invraisemblable », précise Anne quinquagénaire résidente de la place Dupuy. La suite ? Après la dépose du monument à la gloire des combattants de la Haute-Garonne sur ses plots en béton, l’édifice datant de la Première Guerre Mondiale, retrouvera sa place initiale dans 5 ans.