Harcèlement d'un maire : 12 mois de prison avec sursis pour un éleveur du Sud-Ouest

L'éleveur Pierre-Guillaume Mercadal avait notamment jeté un cadavre de cochon sur le bureau de l'édile de Montjoi, Christian Eurgal, qu'il accusait d'avoir pris parti contre lui dans un conflit de voisinage. Les juges ont été plus loin que la peine de huit mois d'emprisonnement avec sursis qu'avait requise le procureur lors du procès, fin juin. Parmi les victimes du harcèlement de M. Mercadal figurent également l'ancien ministre Jean-Michel Baylet, maire d'une ville voisine et président de la communauté de communes à laquelle appartient Montjoi, une agente municipale et un journaliste qui avait évoqué les agissements de l'éleveur. Le tribunal a également condamné l'éleveur à cinq ans d'inéligibilité et lui a interdit de se rendre à la mairie de son village ou d'entrer en contact avec les quatre victimes. Ni l'éleveur ni les victimes n'étaient présents à l'énoncé du jugement.

Christian Eurgal, maire septuagénaire sans étiquette de Montjoi, petite commune de 190 habitants, avait été placé sous protection policière au printemps 2023 après avoir reçu des menaces de mort consécutives à la publication d'une vidéo d'un YouTubeur d'extrême droite qui prenait le parti de M. Mercadal. Le tribunal de Montauban a aussi enjoint à l'éleveur de payer une amende de 5.000 euros qui faisait jusqu'ici l'objet d'un sursis. M. Mercadal avait été condamné à cette amende en septembre 2022 pour avoir empêché le maire, en mars de cette même année, de quitter sa mairie tant qu'il n'aurait pas signé un document. La gendarmerie avait dû intervenir.