Bétharram : la cérémonie religieuse qui dérangeait les victimes de l'institution finalement déplacée
Un pèlerinage religieux qui devait s'élancer dimanche depuis Notre-Dame-de-Bétharram a déplacé son lieu de départ, a fait savoir le diocèse, alors que l'établissement religieux fait face à plus de 30 plaintes pour violences, agressions sexuelles et viols.
19 avril 2024 à 14h45 par Clara Piraux avec AFP
Le choix initial du sanctuaire de Bétharram, dans le Béarn, a suscité "un vif émoi" chez "les victimes de violences ou d'abus sexuels qui se sont produits au sein de l'établissement", reconnaît Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, dans un communiqué publié vendredi. Six prêtres et deux laïcs sont incriminés par d'anciens élèves pour des faits de violences, agressions sexuelles et viols, commis entre 1970 et 1990 à Notre-Dame-de-Bétharram, établissement catholique sous contrat renommé aujourd'hui Ensemble du Beau Rameau. L'évêque du dioscèse a indiqué qu'un temps de prière sera consacré, ce dimanche, à toutes les victimes d'abus sexuelles dans l'église.
Des victimes choquées par le choix initial du point de départ d'un pelrinage
Le parquet de Pau, qui a déjà reçu 33 plaintes, a ouvert une enquête préliminaire début février, et "au moins 42 nouvelles plaintes" devraient être déposées en début de semaine prochaine, indique à l'AFP Alain Esquerre, l'une des victimes à l'origine de la contestation, qui trouvait ce choix "particulièrement déplacé". Les protestations des victimes "étaient non seulement recevables, mais parfaitement compréhensibles", dit encore Mgr Aillet. Le programme du pèlerinage a donc été modifié, "dans un souci d'apaisement et de solidarité avec ces victimes", et son départ déplacé de quelques centaines de mètres, depuis l'église du village voisin de Lestelle. "Je suis très content que Mgr Aillet en tire une première conclusion, c'est un premier pas, mais il est temps de passer à des actes", ajoute Alain Esquerre.Ce "pèlerinage diocésain pour les vocations religieuses et sacerdotales"
doit rallier Bayonne et durer jusqu'au 18 mai.
Contacté par notre rédaction cette semaine Alain Esquerre, lanceur d'alerte dans ce dossier et lui même victime, nous indiquait qu'une centaine de plaintes devraient être déposées d'ici cet été.