Après les attaques terroristes en Israël, recueillement et émotion à l'Espace du Judaïsme de Toulouse
Une cérémonie, en présence des élus et des pouvoirs publics, se tenait après les attaques surprises du Hamas sur le territoire israélien.
12 octobre 2023 à 7h40 par Brice Vidal
"Depuis le Shoah, il n’y avait jamais eu autant de Juifs tués en une journée" déplorait le rabbin de Toulouse, à propos de samedi dernier. A l'appel de la communauté juive, plus de 2000 personnes se sont réunies, ce mercredi soir à l’Espace du Judaïsme, pour se recueillir après les attaques surprises du Hamas en Israël. "Viols, kidnappings, assassinats terroristes, enfants décapités" rappelait, les yeux embués, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France en Midi-Pyrénées (CRIF) Franck Touboul, lors de sa prise de parole. Avec l’armée israélienne qui riposte sur Gaza : le Proche-Orient s’embrase à nouveau.
Le terme de "terrorisme" martelé pour qualifier les attaques du Hamas
Sous haute surveillance policière vu le contexte, et en présence des autorités locales préfet en tête, la synagogue toulousaine était pleine à craquer : communauté juive, citoyens lambda ainsi que les principaux élus locaux étaient là. Après avoir rappelé que "l'antisionisme s'apparente à l'antisémitisme" la présidente de la région Carole Delga ne mâchait pas ses mots après la cérémonie, comme pour souligner les ambigüités de la gauche dite radicale (LFI) "nous sommes confrontés à un terrorisme islamiste, et nous, socialistes, devons rappeler notre mobilisation contre toute forme de terrorisme et pour la liberté des peuples, nous devons travailler avec l'ensemble des forces républicaine et n'avoir aucune complaisance avec les voix qui ne condamnent pas le terrorisme."
La politique s'invitait lors des prises de parole
Le président du CRIF 31 dénonçait dans son discours les postures de la France Insoumise "qui par électoralisme se fait le marche-pied de l’islam radical". Pour Jean-Luc Moudenc, ce n’était pas "le conflit israélo palestinien classique samedi dernier" mais "le même mal qu’à Toulouse en 2012 : le terrorisme". Le maire de Toulouse a pris ces dernières heures des mesures contre des réunions locales qu’il qualifie de "provocations" ; "il y a deux réunions organisées, l'une par la CGT et l'autre par une association de quartier à Bagatelle [...] elles mettent à l'honneur des militants d'une association qui est une organisation terroriste, en tout cas classée comme telle par l'UE, j'ai donc demandé aux responsables d'annuler ces réunions".
Les jeunes juifs parfois harcelés dans les rues de Toulouse
La communauté juive amputée de 50% de son contingent depuis le début des années 2000 à Toulouse, terminait ce moment de recueillement par une prière aux soldats israéliens, aux victimes de la barbarie, mais aussi à la France aussi avant d'entonner une Marseillaise. Dans ce pays qui connaît une recrudescence de l'antisémitisme islamique. Léo Bilfeld, président de l’union des étudiants juifs de France à Toulouse se félicitait de cette soirée hommage "voir les élus et les pouvoirs publics présents fait chaud au cœur" car "ça montre que les Juifs ne sont plus seuls" déclarait-il ; en tant que juif a-t-il peur parfois dans les rues de la Ville rose ? "Je ne porte pas la kippa dans la rue, mais je n'ai pas un ami qui n'a pas caché son étoile de David suite à ces événements, je ne sais pas combien d'histoires je peux vous raconter, des gens qui se font embêter dans le métro : ça commence par un Free Palestine et ensuite ça part dans l'intimidation physique donc on se doit de mettre en place des obligations de sécurité ; et à ce titre je remercie le préfet d'avoir mis à disposition de nombreux policiers devant nos sites communautaires". "Nous sommes inquiets mais avons confiance en la République" résumait Franck Touboul.