Animaux maltraités à Béziers: 12 mois de prison avec sursis requis contre l'Arche de Noël

Ce refuge pour animaux l'Arche de Noël était synonyme de "naufrage" et de "déluge de maltraitances" selon des associations de défense du bien-être animal. Jugement le 17 juin 2024

Maltraitance animale
des animaux en souffrance selon les associations de défense animale
Crédit : illustration Adobe Stock

28 mai 2024 à 11h02 par Cécile Gabaude avec AFP

Douze mois de prison avec sursis ont été requis ce lundi 27 mai 2024, contre le dirigeant de l'Arche de Noël, un refuge pour animaux situé à Béziers et synonyme de "naufrage" et de "déluge de maltraitances" selon des associations de défense du bien-être animal.

Devant le tribunal correctionnel de Béziers, la procureure a également réclamé que le prévenu âgé de 72 ans,  ne puisse plus jamais exercer le métier d'éleveur ni diriger un refuge pour animaux. Il avait créer le site il y a plus de 40 ans. La magistrate a aussi requis qu'il soit interdit à Noël Azzopardi, pendant cinq ans, de détenir les 69 chiens, la vingtaine de tortues, les 18 oiseaux ou encore les trois serpents saisis dans son établissement en novembre 2023.

La défense a pour sa part plaidé la relaxe, estimant que l'enquête avait été menée uniquement à charge. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 17 juin.

Huit associations parties civiles

Pas moins de huit associations de défense des animaux se sont portées parties civiles dans cette affaire qui avait connu un coup d'accélérateur en 2022 après la diffusion d'une vidéo de l'ONG One Voice, montrant des chiennes évoluant dans des enclos boueux et des animaux visiblement mal nourris ou malades. Les animaux ont dû "faire face seuls au naufrage d'une arche, mais sans Noé", confrontés à un "déluge de souffrance animale", a martelé l'avocate d'une autre ONG, la Fondation Assistance aux Animaux.

Plusieurs infractions sont reprochées à l'Arche de Noël et à son dirigeant, notamment celles d'avoir dissimulé qu'il s'agissait en fait d'un élevage de chiens ou encore "l'abandon" de ces animaux par manque de soins appropriés.

Se défendant avec véhémence et même énervement, le prévenu, rappelé à l'ordre par le président du tribunal, s'est présenté comme un bon samaritain dépassé par les événements, incapable de refuser d'accueillir les animaux qu'on lui apportait, y compris la police municipale. Il a réfuté avoir pratiqué l'élevage à but lucratif, expliquant que si certaines chiennes avaient des portées, c'était "par accident", et que le fruit de la vente des chiots ne servait qu'à faire tourner le refuge. "On lavait tous les jours, on ne pouvait pas faire mieux", a-t-il estimé.