ActualitésHaute-GaronnePyrénées-Orientales
Un ex formateur de l'école de police de Toulouse condamné à 3 ans de prison dont 30 mois avec sursis pour harcèlement sexuel
Jean-Pierre F. originaire de Perpignan et suspendu après une enquête de l’IGPN, avait harcelé une vingtaine de jeunes femmes. Prédateur ou dépressif bipolaire ? Compte-rendu d'audience.
Le tribunal judiciaire de Toulouse a condamné un ancien policier pour harcèlement sexuel
Crédit : © Elie Gaubert
23 novembre 2023 à 19h20 par Brice Vidal
De janvier à août 2022, en région toulousaine et dans les Pyrénées-Orientales, l’ancien brigadier-chef de 54 ans a harcelé sexuellement une vingtaine de jeunes femmes : élèves, anciennes élèves de l’école de police, ex-collègues ou inconnues croisées dans la rue. « Et uniquement de jolies jeunes femmes » pointait la Présidente Myriam Viargues à l’audience, où le prévenu détenu suite à une précédente condamnation, comparaissait. Il avait notamment suivi une femme en voiture en tenant des propos orduriers « tu es une p…, je vais te violer grosse cochonne ». A une ancienne collègue, il déclarait « je vais m’occuper de tes petites fesses, tu vas avoir le cul tout rouge. » Sidérées, « choquées », plusieurs victimes contactées par voie électronique ont même cru que le profil du prévenu avait été piraté.
Le quinquagénaire écope en outre d’une obligation de soins, obligation d’indemniser les victimes, interdiction d’exercer dans la fonction publique pendant 5 ans, une peine d’inéligibilité et une inscription au fichier des délinquants sexuels. Sexualité immature, prédateur ou explication médicale ? L’ancien policier ne s’est pas réellement expliqué sur ses propos obscènes, ses propositions indécentes et ses caresses imposées aux victimes ; « je regrette ces faits et les reconnais » se contentait-il de dire. Barbe hirsute, jogging, cheveux gris et gras à l’audience ; il indiquait « avoir fait des décompensations diabétique et psychiatrique après avoir contracté le Covid en 2021 » entrainant « des pulsions incontrôlables ». Le prévenu avait été interné.
Le parquet, par la voix de Laëtitia Zabka, s’inquiétait de la réitération des faits « malgré ses convocations en justice ou par la police » ; requérant deux ans de prison ferme non aménageable, une inéligibilité de 3 ans, une interdiction de travailler dans la fonction publique pendant 5 ans. Le prévenu est déjà sous le coup d’un suivi socio-judiciaire et d’une injonction de soins.
Son avocat Me Cédrik Bréan soulignait « la rupture psychiatrique » qu’a connu son client : « il se baladait nu, parlait à Darmanin et avait des hallucinations » rappelait le conseil. Le prévenu, en rupture de traitement au moment des faits, a été diagnostiqué bipolaire par l’expert psychiatre.