Toulouse. Un projet de Carrefour rend fou les habitants du quartier de la Croix de Pierre !

C’est une nouvelle qui ne donne pas le sourire à tous les riverains et commerçants d’Avenue de Muret ! Vendredi dernier ils ont appris la nouvelle : un carrefour de proximité va ouvrir ses portes prochainement au 231 Avenue de Muret.

La mort des petits commerces ?

« Il y a déjà 4 enseinges d’alimentations sur six cents mètres ! », enrage Natasha Boyer-Dominique, co-propriétaire d’un commerce de proximité Vival. Son fils Uriel Caussé, qui gère le commerce avec elle, voit venir un géant du commerce détruire les petits : « Ils ont une technique d’écrasement sur les marges. Carrefour ne fait pas travailler à 45% les producteurs locaux comme nous, ils font travailler leurs centrales d’achat. Et là on parle de petits producteurs charcutiers, de vignobles, de brasseries locales... »

Leur crainte, que le Carrefour répondant aux mêmes besoins qu'eux, impacte leur clientèle :  « Il y a des fidèles du magasin qui vont rester, ça je le sais », enchaîne Natasha Boyer-Dominique. « Mais ceux qui viennent à l’occasion pour prendre du papier WC, des pâtes. Ce sont des petits paniers que l’on va perdre. »

Les commerces d’à coté se posent aussi des questions. « Est-ce qu’il y aura suffisamment de clientèle, est-ce qu’ils ont fait une étude de marché ? » se demande Corinne Solère, gérante du restaurant Pom’Mamie. « On a une pharmacie, un caviste-fromager, un Casino et le Vival. On n’en avait pas besoin. » 

Pour réagir à cette installation, les commerçants ont rédigé une pétition énumérant les points de discorde entre les riverains et ce nouveau Carrefour.

Des riverains perplexes

Du coté des habitants, le constat est similaire. Nathalie Bacon-Laugre, habitante du quartier depuis 25 ans, estime que le quotidien des riverains sera perturbé par l’installation de la grande enseigne française : « ça va occasionner du déchet, du stockage et des nuisances. » Comme les gérants du Vival, elle ne comprend pas l’utilité d’un tel projet : « A l’impasse Barthère, il y a un projet de jardin partagé. Ce sera une amélioration dans la qualité de vie du voisinage. Et à coté, on nous met un carrefour  Avenue de Muret. Je trouve que ça manque de cohérence. »

La mairie entend la colère

La municipalité de Toulouse et ses maires de quartier disent « prendre très au sérieux les préoccupations de leurs habitants » selon Jean-Paul Bouche, maire de quartier de Saint-Cyprien. « Malheureusement, on ne peut rien faire pour stopper l’installation de ce Carrefour de proximité » regrette le maire. La délégation du commerce de Toulouse n’a aucun droit de refuser « des installations qui sont inférieure à 1000m2 » précise-t-il. 

Cependant, l’association des commerçants est invitée à rencontrer les maires de quartier vendredi à 14h30 pour discuter de ce contentieux. « Nous avons déplacé des rendez-vous pour permettre aux habitants de s’exprimer sur ce sujet.»

Contacté mercredi, Carrefour nous a répondu ce vendredi. Le groupe prend acte des discussions en cours entre mairie et riverains, précisant que l'ouverture est prévue au printemps 2024, pour une surface de vente de 260 m².