Toulouse. Syndicats et partis de gauche tentent un rapprochement « pour donner un débouché aux luttes »
FSU et CGT, leaders de la contestation contre la réforme des retraites, annoncent vouloir travailler avec la NUPES et le NPA.
Manifestation contre la réforme des retraites ce printemps à Toulouse
Crédit : 100% Radio
4 juillet 2023 à 14h53 par Brice Vidal
« Le mouvement social est orphelin d’un débouché politique, on sent que les salariés veulent de l’espoir » au sortir des mois de contestation contre la réforme des retraites expliquait mardi, Marie-Cécile Périllat, co-secrétaire de la FSU 31 en présentant cette nouvelle plateforme commune. La Haute-Garonne veut devenir le fer de lance d’une dynamique que les protagonistes espèrent nationale : construire l'unité sur les grands sujets sociaux et environnementaux : « on fait face à une régression sociale, une crise de la Ve République, des politiques répressives et anti-écologiques, l’heure est grave » alors « partis et syndicats ont à se parler pour des trouver des perspectives de transformation, l’enjeu est de convaincre » affirme la syndicaliste. Les grincheux diront que cette union officieuse entre la gauche de la gauche et les syndicats existe depuis longtemps à Toulouse, mais cette fois, elle se veut gravée dans le marbre.
Ne leur parlez pas de syndicats devenus courroie de transmission de la NUPES, comme au bon vieux temps du binôme PCF-CGT : « on ne va pas sur le champ électoral » corrige Marie-Cécile Périlla ; « syndicalement on ne dira pas aux partis politiques ce qu’ils doivent faire » mais « il y a des convergences avec les partis de progrès ». « C’est tout le contraire d’une logique de courroie de transmission entre Nupes et syndicats » abondait le patron du parti de gauche, le Toulousain Jean-Christophe Sellin. « Personne ne sera le porteur d’eau » ajoutait Frédéric Borras de La France Insoumise qui ferait bien de la base syndicale de ces derniers mois, une base électorale.
Mais que fait un syndicat dans une contestation politique ou de de régime politique ? N’est-ce pas la raison de la crise syndicale que connait la France depuis 40 ans ? Non c’est multifactoriel répondent-ils ; « il faut arrêter avec ces histoires de ne pas mêler syndicalisme et politique, le syndicalisme c’est de la politique » tranchait Jean-François Tortajada de la CGT 31. « Si l'extrême-droite arrive au pouvoir ce sera la catastrophe pour tout le monde » professe la co-responsable de la FSU 31. NPA, Générations, Gauche démocratique et sociale, EELV, Place publique, LFI, PCF et PS ont signé l’accord, mais les deux derniers n’étaient pas autour de la table au moment de la présentation mardi. Pas encore tout à fait solidaires visiblement.