Toulouse. « La prochaine étape sera d’assassiner l’un de nous » : les élus mobilisés après l’attaque de L'Haÿ-les-Roses
Environ 200 personnes, élus et citoyens, rassemblés sur la place du Capitole pour dénoncer les violences urbaines.
Rassemblement à l'appel de l'association des maires.
Crédit : @100%Radio
Publié : 3 juillet 2023 à 21h55 par Brice Vidal
Toutes tendances confondues, les élus toulousains se sont rassemblés symboliquement, ce lundi à la mi-journée, place du Capitole pour dénoncer les violences urbaines que connaît la France depuis une semaine, après la mort du jeune Nahel. Tué par un policier à Nanterre mardi dernier. Jusqu'à dimanche matin, le ministère de l’Intérieur a comptabilisé 5 000 véhicules incendiés, 10 000 feux de poubelles, près de 1 000 bâtiments brûlés ou dégradés et 250 attaques de commissariats ou de gendarmeries. « Un pallier a été franchi, c’est inacceptable, le maire, sa maison, ses enfants en bas-âge sont ciblés, donc des personnes vulnérables. On voit que la prochaine étape c’est d’assassiner l’un d’entre nous » déplorait Jean-Luc Moudenc le maire de Toulouse.
L’attaque au domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses a provoqué un véritable électrochoc dans la classe politique française. Une voiture-bélier lancée contre son domicile aurait pu tuer sa femme et ses enfants ; « il faut toujours rappeler une opposition totale à toutes les formes de violence, et les attaques dont ont été victimes de nombreux maires sont inadmissibles, il faut appeler au calme » expliquait Carole Delga pour qui « il faut moins d’injustice dans ce pays et retrouver de la concorde républicaine car la folie est en train de prendre certaines personnes ».
La France Insoumise dans le collimateur
« Appeler au calme » : un point d’achoppement ce lundi, alors que plusieurs élus de la France Insoumise étaient présents au rassemblement du Capitole « il y a une partie dans la sphère de la France insoumise qui tient des propos tantôt inacceptables tantôt ambiguë, c’est dangereux vu la gravité de ce qu’il se passe » s’indignait le maire de Toulouse. « On soutient ce grand moment de concorde » contrait Christophe Bex député insoumis du Muretain. LFI a-t-elle fait une faute politique en se montrant timorée dans ses condamnations ? « Non, on soutient les populations, on condamne toutes les violences, arrêtez de nous dire que nous sommes d'extrême-gauche, c'est trop facile de nous stigmatiser, on n'est pas au gouvernement, ce n'est pas la faute de La France Insoumise ce qu'il s'est passé mardi, il y a un problème structurel dans la police » se défendait le parlementaire.
Le patron des communistes de Haute-Garonne « nous attendons que la justice et la police fassent leur travail, il faut l’arrêt des violences » indiquait Pierre Lacaze « les propos de Jean-Luc Mélenchon et de certains responsables de la France Insoumise ont détonné » « ils ont eu tord de ne pas appeler au calme ou faire des distinguos dans les violences » et « l’extrême-droite jette aussi de l’huile sur le feu, les syndicats de police Unsa et Alliance ont appelé à la guerre, nous condamnons. »
Les quartiers toulousains « ne se sont pas embrasés »
« Nous n’avons pas assisté à un embrasement généralisé des quartiers sensibles de Toulouse» déclarait ce lundi le préfet de Haute-Garonne. Commandant en chef des opérations de maintien de l’ordre à Toulouse, il a probablement par son action et celle du Directeur départemental de la sécurité publique empêché les pillages qu’ont connues plusieurs grandes villes françaises. Toulouse a été saturée de « bleu » samedi afin d’éviter que les émeutes ne se propagent au centre-ville. Mais pour Pierre-André Durand préfet de Haute Garonne, si les images parfois ont un effet « loupe », les exactions ont été le fait d’une infime minorité ; « hypothèse haute nous avons moins de 150 personnes, qui, par effet de groupe, ont commis ces exactions. Le profil type : 13 – 20 ans. Moyenne d’âge 17 ans, tous des garçons et une grande majorité issus des quartiers ». Toujours selon le préfet, les activistes de l’ultra-gauche sont venus mettre de l’huile sur le feu mercredi dernier surtout, beaucoup moins ensuite.
Le maire de Toulouse, dont la sécurité du domicile a été renforcée ce week-end, se disait favorable à une révision de la loi, « la loi anti-casseurs permettait d’assurer une responsabilité pénale de l’ensemble du groupe qui dégrade » et « il faudra surement une révision constitutionnelle. »
Titre :Christophe Bex député insoumis du Muretain.
Crédit :@100%Radio
Christophe Bex député insoumis du Muretain.
Titre :Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse.
Crédit :@100%Radio
Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse.