Soupçonnée d’avoir voulu nuire à son adversaire lors des législatives, la Toulousaine Laurence Arribagé jugée à Paris
Dans l’entre-deux-tours des élections législatives de 2017, une obscure affaire avait écorné l’image de la candidate (LREM) Corinne Vignon. Coup monté ? La justice s’est depuis saisie des faits.
Laurence Arribagé
Crédit : @100%Radio
12 décembre 2023 à 14h07 par Brice Vidal
A-t-elle voulu déstabiliser, avec l'aide de plusieurs connaissances, son adversaire politique lors des élections ? L'ancienne députée Laurence Arribagé et deux autres personnes - dont un ex-responsable du fisc - sont jugés à Paris.
Nous sommes à l’entre-deux-tours des législatives de 2017 sur la 3e circonscription de Haute-Garonne. Le raz-de-marée macroniste emporte tout sur son passage. Avec 22,2% des voix, Laurence Arribagé députée sortante (LR) accuse un gros retard sur son adversaire Corinne Vignon (LREM) qui score à 39,6%. C’est alors que des informations de presse font état d’une importante somme d’argent qui n’aurait pas été déclarée par la candidate LREM à l’administration fiscale. Le 18 juin 2017, Corinne Vignon remportait le second tour.
Ce qui n’empêchait pas le parquet de Toulouse d’ouvrir une enquête pour travail dissimulé à l'encontre de la nouvelle députée de la République en Marche, estimant que « l’infraction est susceptible d’avoir été commise entre 2012 et 2014 dans le cadre d’une activité dissimulée d’astrologie ». L’enquête était finalement classée sans suite en septembre 2017. Tout était bidon. Mais qui avait intérêt à nuire à l'ancienne astrologue ?
Une machination ?
Par voie de conséquence une autre enquête se mettait en route, visant cette fois les présumés calomniateurs. Une information judiciaire était ouverte et quatre personnes, liées entre elles, se retrouvaient dans la tourmente. Dans le rôle du délateur, un patron du fisc, Marc M. numéro 2 de la Direction régionale des finances publiques. Mais aussi Frédéric S., ancien employeur de Corinne Vignon ; Laurence Arribagé, désormais adjointe aux sports à la mairie de Toulouse. Et même un procureur adjoint (!) de Toulouse Patrice M.qui a lancé les poursuites, ce dernier n’a pas - faute de charges suffisantes - été renvoyé devant le tribunal.
Les trois premiers sont donc jugés, ce mercredi 13 décembre 2023, notamment pour dénonciation calomnieuse, violation du secret professionnel et recel de prise illégale d’intérêts. L’audience se tient à Paris, devant la 12e chambre correctionnelle, le dossier ayant été dépaysé pour éviter tout risque de collusion. "La justice passe partout, y compris chez elle si nécessaire" avait réagi à l'époque de ces révélations, le procureur général près la Cour d'appel de Toulouse Franck Rastoul.