Quel est le vrai bilan des émeutes à Toulouse ? La justice fait le point
Le procureur de la République de Toulouse, Samuel Vuelta-Simon, a détaillé les suites judiciaires des émeutes ayant contaminé Toulouse après la mort de Nahel à Nanterre.
Véhicule incendié à Toulouse
Crédit : Chaine Télégram ActionToulouse
7 juillet 2023 à 18h26 par Brice Vidal
Les violences urbaines ont touché Toulouse « pendant 4 nuits », soit « du 28 juin au 2 juillet » explique le procureur de la République de Toulouse Samuel Vuelta-Simon, ce vendredi, dans un communiqué. Conséquence : des dégradations et des blessures pour une dizaine de policiers et gendarmes mobilisés lors de ces épisodes. « Outre les destructions de véhicules par incendie (plus d’une soixantaine) dont des bus [...] on déplore plusieurs lieux à usage collectif dégradé notamment au Mirail, comme la Ludothèque, une régie de quartier, des écoles... »
Le parquet rappelle aussi « une tentative de pillage concertée » mais « empêchée par les forces de l’ordre » dans un magasin Yamaha au nord de la Ville rose, et, souligne le procureur, « les dégâts provoqués sont moins importants que ceux constatées dans d’autres grandes agglomérations françaises ».
Les interpellées : qui sont-ils ? Les parents des mineurs arrêtés peuvent-ils être inquiétés ?
94 personnes ont été placées en garde à vue pendant ces événements et « presque la moitié sont des mineurs : 40 ». « 50% sont originaires de Toulouse, 25% d’un autre département, 25% viennent d’un pays étrangers ». Un tiers (33%) des gardés à vue ont été déférés devant le parquet. C’est-à-dire que la justice estime qu’il y a assez d’éléments pour lancer des poursuites pénales, les autres étant relâchés sans autre forme de procès (40% de classements sans suite). Mais 60% des faits « ont reçu une réponse pénale » insiste le patron du parquet de Toulouse.
Sur les individus poursuivis, une quinzaine de majeurs sont passés ou passeront en comparution immédiate, une quinzaine de mineurs passeront devant le juge des enfants. Samuel Vuelta-Simon rappelle que « la participation de mineurs à ce type d’événements peut mettre en cause la responsabilité pénale des parents » et « la responsabilité civile des parents peut aussi être engagée » s’agissant de rembourser les victimes ou les dégâts.
Pour les faits les plus graves - la tentative de pillage avortée dans un magasin de motos - une information judiciaire a été ouverte pour tenter d’identifier les auteurs. Et ainsi que nous vous le racontions dès jeudi sur 100% Radio un jeune de 20 ans qui, sur Snapchat, appelait à jeter des cocktails molotov sur la police à la Reynerie a été déféré jeudi en vue d’une comparution immédiate. Il a été incarcéré en attendant.