Près de Mazamet. Une bactérie contamine leurs vaches, une exploitation lance un appel à l'aide

« Dire que l'on arrête, c'est compliqué », sanglote Delphine Gay Vabre, au moment d'imaginer les scénarios pour les prochains mois. Avec son mari, David, ils sont à la tête depuis 2005 de la ferme de la Métairie Basse, à Saint-Amans-Soult, près de Mazamet (Tarn).

Il y a treize ans, en difficulté sur le plan comptable, le couple décide de vendre son troupeau de Prim'Holstein pour des Abondances et passe au bio. Désormais, pour valoriser le lait de leurs animaux, Delphine et David produisent leur propre fromage, au lait cru. Sur les marchés à Mazamet, Castres, et même sur des tables réputées du secteur, leur clientèle se construit petit à petit. « On a toujours eu une santé financière fragile », confesse l'agricultrice, mais la production battait son plein. Il y a deux ans, un petit troupeau de chèvres est venu s'ajouter au cheptel. 

Mais pendant l'été, un terrible coup du sort vient s'abattre sur l'exploitation. « Nos vaches ont contracté une bactérie qui s'appelle le staphylocoque », annonce Delphine Gay Vabre. 16 vaches sur 18 sont touchées. Une bactérie qui ne remet pas en cause la santé des bêtes, « elles sont en pleine forme nos vaches, elles sont gestantes », décrit l'exploitante. Pour le couple cependant, impossible désormais d'utiliser le lait cru pour fabriquer leur production. Pire, l'ensemble du stock de fromage, prêt à être dégusté a dû être détruit. « Environ 10.000 euros de valeur », estime l'agricultrice, perdus dans une période représentant « 60% du chiffre d'affaires annuel ». 

Objectif 10 000 euros

Pour tenter de redresser la barre, le couple a relancé la production fromagère en achetant le lait de leurs voisins. Leur propre lait continue d'être collecté puis pasteurisé, mais les marges ne sont plus les mêmes. Pour l'exploitante, « il n'est pas possible de vendre toutes les chèvres ! ». 

Alors en dernier recours, le couple a décidé de lancer une cagnotte en ligne. Elle servira « déjà, à couvrir les frais vétérinaires. Les vaches, on va tenter de les soigner même si le taux de réussite est entre 30 et 50 %, détaille Delphine Gay Vabre. Elle va servir également à servir à payer les analyses puisqu'il faut en faire sur le lait, sur les fromages, sur les vaches. Et ensuite à essayer un petit peu de combler le trou de ce fromage que nous avons été obligé de détruire ». 

Lancée ce lundi 20 novembre 2023, la cagnotte a déjà rassemblé une dizaine de contributeurs dans ses premières heures. Le couple espère collecter entre 10 000 et 15 000 euros. Plusieurs contreparties, avec notamment un apéro ou un repas à la ferme sont proposés pour les donateurs.