Montauban. Deux dirigeants d'Emmaüs 82 jugés ce mardi pour abus de confiance et blanchiment d'argent
Le directeur et le directeur adjoint de l’association dans le Tarn-et-Garonne sont suspectés d’abus de confiance et de blanchiment aggravé de juin 2017 à juin 2023. Leurs épouses sont, elles aussi, mises en cause.
Le tribunal judiciaire de Montauban jugera le 28 novembre deux dirigeants d'Emmaüs 82
Crédit : © Gilles Gauthier
27 novembre 2023 à 19h21 par Elie Gaubert
Où sont passés les 57 000 euros de la trésorerie d’Emmaus Tarn-et-Garonne ? Ce mardi, le tribunal correctionnel de Montauban tentera de répondre à cette épineuse question. Sur le banc des prévenus, ils seront quatre. Le directeur et le directeur adjoint de l'association dans le département sont suspectés d'abus de confiance et de blanchiment entre juin 2017 et juin 2023. Leurs épouses respectives sont aussi mises en cause. Interpellés le 6 juin 2023 à Ville-Dieu-du-Temple et Moissac par la brigade de recherches de Castelsarrasin, les quatre individus ont été interrogés quant à des mouvements d'argent liquide sur leurs comptes. Apparemment, aucun n'a su expliquer des dépôts en liquide à hauteur de 135 000 euros. L'hypothèse de l'erreur dans la comptabilité a été écartée. Des détournements d'espèce ont, eux, été établis. Une magistrate du parquet de Montauban confie à l'AFP soupçonner « un enrichissement personnel via des dépôts réguliers ». De leurs côtés, les épouses des dirigeants sont poursuivies, car des liquidités ont été déposées sur leurs comptes joints, ou assurances vie.Cela fait maintenant deux ans que la sonnette d'alarme avait été tirée. Gérard Gineste, le président d'Emmaüs 82 est alerté par un expert-comptable d'un trou de près de 60 000 euros dans les comptes de l'association sur l'année 2019. Ce dernier avait donc déposé une plainte contre X pour « abus de confiance ». Mis hors de cause, car arrivé après que l'anomalie dans les comptes n'ait été signalée, Gérard Gineste a confié à l'AFP être « surpris de ces rebondissements », expliquant même avoir « entièrement confiance » en ses employés. Les quatre prévenus, jugés ce mardi, continuent de nier les faits.