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"ZFE ou pas, on va continuer avec le vieux camion et payer les amendes" explique un professionnel de Toulouse

La zone à faible émission qui interdit les véhicules polluants entre en vigueur ce jeudi, certains commerçants, artisans ne pourront pas changer leurs véhicules.Témoignage. 

31 août 2022 à 20h24 par La Rédaction

 

La zone à faible émission engtre en vigueur à Toulouse ce jeudi, certains poids lourds et fourgons diesel ne pourront théoriquement plus accéder à une large partie de la Métropole. Des professionnels de la Ville rose s’insurgent et devraient pour partie s'affranchir des règles.

« Soit on a des aides, soit l’année prochaine on ferme ». Les mots sont forts, à la hauteur du stress que cette ZFE engendre. Julia*, directrice commerciale d’une entreprise de commerce de gros et bâtiment en périphérie toulousaine sait que l’avenir est sombre pour son business. Et pour cause, les quatre employés ne pourront plus se servir des trois camions que possède l’entreprise pour se rendre sur les chantiers et livrer les clients dans sa zone de chalandise, soit 430 000 habitants.

« C’est déjà très compliqué de s’équiper en camions, même d’occasions car ça coûte très cher, et là on nous impose une ZFE sans nous donner de solution », s’insurge la patronne de cette jeune entreprise. « Je comprends la problématique de la pollution, on voudrait bien se mettre aux normes, mais financièrement c’est juste impossible ». Elle complète : « nous n’avons pas 100 000 euros à remettre dans des camions, et même si on renouvelle notre parc automobile, ce serait avec des véhicules d’occasion qui seraient eux-mêmes interdit dans la ZFE ».

 

« Soit on nous aide, soit on ferme l’année prochaine »

Alors la décision dans cette société a été de « faire l’autruche pour le moment », concède-t-elle. Un budget pour payer les amendes a même été prévu : « ZFE ou pas, on va continuer comme ça. Ils vont nous taper sur les doigts et pour le moment on va payer les amendes ».

Mais à long terme, ce système pourrait coûter cher à la boîte familiale « Je vais me renseigner pour bénéficier de dérogations [...], mais soit ça passe et l’Etat nous aide, soit on ferme l’année prochaine ».

 

*Le prénom a été changé

 

Robin Lopez