Violences conjuguales près de Toulouse : le mari violent octroyait "des permissions de sortie" à sa femme depuis plusieurs années
La mobilisation du voisinage a permis de sauver une femme sous l'emprise de son conjoint à Pibrac.
17 février 2022 à 16h27 par Brice Vidal
On se croirait revenu quelques siècles en arrière. Les gendarmes viennent de mettre hors d'état de nuire un conjoint violent à Pibrac.
Dans cette petite commune d'ordinaire si tranquille, une femme était "sous l'emprise de son conjoint depuis plusieurs années" nous explique une source proche de l'enquête. L'homme de 44 ans octroyait "des permissions de sortie" à sa compagne apeurée, notamment pour l'entretien du foyer et les courses. En cas de retard, la femme était violentée, voire pire, révèle les premiers éléments de l'enquête.
La compagne terrorisée finit par tout déballer
C'est grâce à la mobilisation du voisinage que cette femme a pu sortir de ce cauchemar. Jeudi dernier en début de soirée, un riverain apercevait entre les haies épaisses le mari pointer en l'air le canon d'un fusil. Et actionner la culasse.
Il prévenait aussitôt les gendarmes qui lançaient les investigations. La femme du mis en cause était entendue et rechignait dans un premier temps à raconter son histoire. Terrorisée par son conjoint, elle finissait par "se mettre à table". Les enquêteurs n'en revenaient pas. Totalement soumise et "sous influence", "la malheureuse devait compter les minutes lorsqu'elle sortait" depuis de longues années.
Sur les conseils des gendarmes, elle déposait finalement plainte pour violences physiques et psychologiques, violences avec arme, menaces de mort réitérées sur conjoint. Le parquet de Toulouse, à la manoeuvre, décidait de poursuivre aussi le mis en cause pour détention d'armes prohibées. Car cet adepte du tir sportif possédait une panoplie à rendre jaloux un armurier.
Un arsenal au domicile du mis en cause
Lors de la perquisition chez l'auteur présumé des violences, les militaires retrouvaient plus d'une vingtaine d'armes à feu : une douzaine d'armes d'épaule (fusils et fusils de précision), une dizaine d'armes de poing (revolver, pistolets automatiques), plusieurs lames (couteaux de chasse et machettes) ainsi que des munitions en très grande quantité. "De quoi tenir un véritable siège" nous explique une source judiciaire, alors que l'individu fait désormais l'objet "d'une expertise psychiatrique".
Le quadragénaire a été entendu dimanche dernier en garde à vue, il a été déféré lundi des chefs indiqués précédemment et placé sous contrôle judiciaire. Il comparaitra prochainement devant la justice. Sa femme a été extraite du domicile et mise à l'abri, après cette enquête menée par les gendarmes de la communauté de brigades (COB) de Léguevin, assistés des militaires de la Celvic : la cellule de lutte contre les violences conjugales de la compagnie de gendarmerie de Toulouse-Mirail.