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Une filière d'aide aux clandestins démantelée entre Toulouse et Montauban : la comptable à la retraite falsifiait des documents à la chaîne

Une filière franco-tunisienne particulièrement organisée.

20 décembre 2021 à 13h47 par Brice Vidal

 

Aide au séjour irrégulier en bande organisée, escroquerie, blanchiment aggravé, faux, fraudes aux prestations sociales : les infractions sont multiples dans cette affaire. Lundi dernier, 6 personnes ont été interpellées et placées en garde à vue lors d’un coup de filet opéré sur cinq lieux différents, en Haute-Garonne et en Tarn-et-Garonne. Des arrestations menées par la police aux frontières et le GIR (groupement interministériel de recherches) mêlant policiers et gendarmes.

 

Une comptable à la retraite produisait les faux documents

Les mis en cause, « une septuagénaire française et cinq ressortissants tunisiens » précise le procureur de la République, seraient impliqués dans une filière d’immigration clandestine très organisée. La septuagénaire, comptable à la retraite, produisait une quantité industrielle de faux documents « bulletins de salaires, contrats de travail, attestations » « vendus entre 70 et 200 euros pièce » destinés à des nombreux clandestins tunisiens pour « se maintenir sur le territoire en se prévalant de situations personnelles ou professionnelles fictives ». Résultat : ils en profitaient pour toucher « frauduleusement des prestations sociales ».

 

Un couple d’escrocs, à la tête du réseau, avaient acheté une Mercedes à 60 000 euros avec l'argent des allocs !

Les enquêteurs ont pu recenser « plus d’une centaine de clients » depuis l’été 2020 date à laquelle l’enquête a été diligentée par le parquet de Toulouse. Plusieurs dizaines de milliers d’euros auraient été amassés par les escrocs. Sans parler du préjudice pour les organismes sociaux... Les deux têtes de réseau, un couple de tunisiens « faussement séparé depuis plusieurs années » auraient ainsi « perçu frauduleusement des multiples aides financières ». Des perquisitions ont permis de saisir « 44 000 euros en espèces, 75 000 euros sur différents comptes bancaires et 4 véhicules, dont un coupé Mercedes d’une valeur supérieure à 60 000 euros » précise le parquet.

Les profiteurs présumés ont été mis en examen par un juge d’instruction. Quatre sont sous contrôle judiciaire et deux ont été placés en détention provisoire. L’enquête se poursuit sur commission rogatoire.